Retombées d’hydrocarbures, légumes contaminés… Autour des aéroports wallons, les riverains sont inquiets. La Région wallonne lance un dispositif pour mesurer la qualité de l’air autour des aéroports de Liège et Charleroi. L’étude, baptisée "Aéro-sols" sera réalisée par l’Issep, l’institut scientifique de service public wallon. Son but : évaluer les impacts de retombées atmosphériques liées aux activités des aéroports.
7 stations de bio-surveillance
Autour de chaque aéroport, 7 stations de biosurveillance seront installées : 4 dans l’axe de l’aéroport (2 en amont et 2 en aval), 2 dans des directions perpendiculaires à l’axe de l’aéroport. La dernière sera située en dehors de la zone d’impact de l’aéroport et servira de référence.
Les polluants analysés seront les métaux (plomb, cadmium, nickel…) et les retombées d hydrocarbures. Dans chaque station, des végétaux serviront de témoins. Ils seront analysés pour évaluer les pollutions éventuelles et leur impact sur la population quand elle consomme des légumes des potagers ou des produits de culture. Pour Pierre Bernard qui fait partie de l’association de riverains Comité Liège Air Propre, cette étude arrive tard : "ce qui est un peu malheureux, c’est qu’on vient d’attribuer un permis et donc ce permis a été attribué en méconnaissance de cause puisqu’on fait seulement maintenant un peu les études qu’on va dire qu’on va qualifier d’un peu sérieuses."
Certains s’inquiètent pour les légumes qu’ils cultivent dans leurs jardins"
Au niveau de la qualité de l’air, par exemple, les habitants de Velroux et de Bierset respirent régulièrement un air totalement pollué et qui sent le kérosène "imbrûlé". Ceux qui constatent des auréoles dans les flaques, les étangs ou sur toutes les surfaces humides type "goutte de mazout dans l’eau" s’inquiètent justement pour les légumes qu’ils cultivent dans leurs jardins."
L’association de riverains reste sceptique. Elle veut à terme voir les protocoles et les résultats de l’étude Aéro-sols. De son côté, la ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier, précise que les riverains seront informés du projet lors de réunions publiques et prévoit de les y associer à toutes les étapes méthodologiques.