En Wallonie, la présence des perturbateurs endocriniens PFAS est limitée, selon une étude de la SPAQUE, l’Institut Scientifique de Service public – ISSEP et le Service public de Wallonie commandée par la ministre régionale de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo).
La pollution découverte sur le site de l’ancienne usine 3M à Zwinjdrecht (Anvers) a suscité des interrogations en Wallonie. Une étude a dès lors été commandée pour établir un état des lieux de la situation.
Selon cet état des lieux, sur l’échantillon des permis déjà analysés par l’administration, aucune situation nécessitant une intervention urgente n’a été relevée par l’administration, que ce soit dans les sols ou dans l’eau. L’administration poursuit toutefois ses investigations. Des analyses qu’elle mène depuis 5 ans. "La Wallonie n’a donc pas attendu la découverte de la pollution en Flandre pour prendre en compte ces perturbateurs endocriniens", écrit la ministre wallonne de l’Environnement dans un communiqué.
Pas de production de PFOS en Wallonie
Contrairement à la Flandre où l’usine 3M produisait des PFOS, ces molécules ne sont pas produites en Wallonie. La présence des PFOS dans l’environnement est donc plus diffuse qu’autour de l’usine 3M en Flandre et liée à leur utilisation dans certains produits ou activités industrielles, conclut l’étude.
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Les PFOS font partie de la famille des composés perfluoroalkylés (PFAS). Depuis 2008, cette molécule qui était produite sur le site 3M, est interdite en Europe, rappelle la ministre Tellier dans son communiqué. "Suite à la pollution en Flandre, l’administration wallonne a procédé à un screening des entreprises des secteurs potentiellement à risque en procédant par priorité. A ce jour, sur l’échantillon des permis déjà analysés par l’administration, aucune situation nécessitant une intervention urgente n’a été relevée par l’administration qui poursuit toutefois ses investigations."
D’autres types de PFAS sont analysés par l’administration wallonne sur quatre types de surface. Le communiqué les détaille :
- Les eaux de surface : depuis 2017, les analyses réalisées sur les eaux de surface montrent que les 5 PFAS analysés par le réseau de mesure sont présents dans l’eau un peu partout mais à des concentrations faibles.
- Les eaux potables, les analyses des 5 PFAS réalisées jusqu’ici dans les eaux potables se veulent rassurantes car les concentrations relevées sont très faibles.
- Les poissons : 56 stations ont été analysées avec présence de PFOS dans tous les poissons mais un dépassement des valeurs seuils a été constaté uniquement dans deux stations.
- Les sols : aucune terre excavée provenant d’un rayon de 40 km autour de l’usine 3M n’a été enregistrée par Walterre depuis la mise en place de ce système de traçabilité des terres en mai 2020.
Quelle conséquence sur la santé des Wallons ?
Une étude est en cous pour connaître la présence des perturbateurs endocriniens chez les Wallons, ou plutôt les jeunes wallons puisque 3 catégories d’âges sont suivies : à savoir, les nouveau-nés, les adolescents (12- 19 ans) et les jeunes adultes (20-39 ans). Les résultats sont attendus pour l’automne.
Et la ministre de rappeler que les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits de consommation courante : contenants alimentaires, produits de construction/aménagement intérieur, cosmétiques. Des actions de prévention sont donc prévues dans des milieux où les personnes sont particulièrement à risque : dans le milieu médical et dans le milieu de la petite enfance.