Pour l'une, ce sont des SMS (textos, pour les Français) lourdingues. "On se revoit, chérie" ? Pas typiquement professionnel, le message court... "T'as de beaux yeux", tant que ce ne sont que les yeux. Pour d'autres, ce sont des invitations à coups de smileys, à l'occasion d'une demande d'interview. "Une interview ?" demande une collègue à un politique. "Oui, mais alors juste entre nous". Ou quand une journaliste demande si le décollage (politique) est en cours et s'il faut attacher sa ceinture (métaphore), la réponse fuse : "Je me ferai un plaisir de détacher la vôtre de mes propres mains".
50 nuances de lourd
Au Nord comme au Sud du pays, il y a du lourd. En reportage à l'étranger, une journaliste reçoit ce compliment sexiste : "Et votre mari laisse une si jolie journaliste partir sans lui en voyage de presse" ? Quand ce ne sont pas les invitations à boire un verre au bar, alors que tous les autres membres de la mission sont allés dormir. Cette invitée-là a décliné vite fait. Elle a l'habitude de rencontrer des politiques, lors de déjeuners, mais plutôt dans leur cabinet, jamais en extérieur. Prudence.
La perle : l'histoire ancienne arrivée à une consœur en mission dans une capitale européenne. Un politique est venu frapper à sa porte à minuit. Toc toc toc... Cela n'était pas pour donner de l'information "off". La journaliste, observant son visiteur par le judas, a fait semblant de ne pas être dans sa chambre.
Bisous, bisous
Difficile aussi pour cette consoeurd'échapper à un gros "smack", baiser appuyé, lorsqu'elle tend la main à un politique. La "bise" imposée, comme on dit en Belgique, fait partie des mœurs, dès lors qu'on rencontre fréquemment l'une ou l'autre personnalité. Parfois, c'est une main sur l'épaule qui se pose un peu plus fermement et longuement que la norme (mais qu'est-ce que la norme ?).
Rires graveleux
Une journaliste se fraye un chemin jusqu'à un collègue, dans une foule de conférence de presse. Elle doit s'abaisser. Et là, elle entend des rires gras sur le fait qu'elle n'est pas "à la bonne hauteur". De dépit, une confrère a décidé de s'habiller désormais en jeans et en sweater, tant les remarques sur ses bottes ou ses petites robes commençaient à l'indisposer. L'autre évite de mettre un décolleté avec certains, sous peine de ne plus avoir le regard de l'interviewé à hauteur de la caméra.