2021 débutait avec la gestion de la crise sanitaire comme enjeu politique principal de l’année. 2022 ne fait pas mieux.
La crise sanitaire dicte l’agenda politique. La vaccination constituait l’enjeu de 2021. Elle représentait la clé vers le " monde d’après ". La campagne vaccinale a été menée vaille que vaille avec de réels succès mais la libération promise ne se trouve pas au rendez-vous. Les mesures de restriction persistent encore et toujours et le monde politique n’a plus grand-chose à proposer. Sinon, à croiser les doigts face au variant omicron. En attendant pi, rhô, sigma, etc. ?
Des dossiers en rade
La gestion de la crise sanitaire reste pour l’équipage fédérale, la principale préoccupation. Par nécessité mais aussi par opportunisme.
La déferlante des variants est une réalité. Notre mode de gestion fait que nos exécutifs agissent régulièrement avec un temps de retard par rapport notamment aux pays voisins. On l’a vu sur la vaccination des soignants, sur un " booster " vaccinal qui a tardé, la ventilation des classes, la gestion à contretemps du secteur culturel, les dissensions ou divergences d’intérêt entre membres de la coalition etc. Tout cela handicape la gestion " belge " de la pandémie mais, malgré cela, la Belgique dans son ensemble, ne connaît pas une situation pire qu’ailleurs. On touche du bois à la perspective du pic des contaminations par le variant omicron qui nous arrive.
Mais cette pandémie et sa gestion ont aussi permis à cette coalition de mettre sous le tapis tout ce qui la divise. Les dossiers censés aboutir en 2021 ont été remisés dans un frigo qu’il faudra bien rouvrir en 2022 : le nucléaire, la réforme fiscale, la réforme des pensions, la réforme de l’état, le climat, etc.
Capacité d’action
Le Premier Ministre sort éreinté des derniers épisodes. Des partis de sa majorité ont regretté sa manière d’agir, de diriger cette coalition. Alexander De Croo se doit de reprendre la main. Il n’est pas simple d’affirmer son autorité sur une coalition aussi hétéroclite quand vous n’y représentez que le cinquième parti en importance ou que l’alliance avec la N-VA en Flandre rend l’opposition au fédéral schizophrène.
Au-delà des mesures liées au Covid, son gouvernement patine, miné tant par les rivalités entre partis francophones que par sa situation minoritaire en Flandre où Vlaams Belang et N-VA tiennent le haut du pavé.
Pourtant, il faudra bien avancer en 2022, passer outre la seule gestion de la pandémie. Les prochaines élections ont lieu dans un peu plus de deux ans. Pour certains dossiers, au vu d’une situation économique (inflation galopante, prix de l’énergie qui s’affole, relance incertaine) qui tend à échapper à tout contrôle, il risque bien de devenir trop tard.
Surtout si les indécisions de 2022 viennent conforter celles de 2021.