Par ailleurs, le syndicat libre dit avoir déjà reçu le soutien de nombreux citoyens suite à la diffusion de telles images : "Les citoyens ont compris la manœuvre et partagent ce sentiment de ras-le-bol à l’égard d’une petite minorité de crapules dont on entend beaucoup trop parler ".
Pour le président national du SNPS (Syndicat National du Personnel de Police et de Sécurité), Carlo Medo, si le syndicat libre en vient à utiliser le mot "crapule", c'est parce que la police tente de pousser "un cri final" : "C’est un cri qui doit être entendu. Il est grand temps qu’on pointe du doigt ce vrai problème, celui de la violence envers les policiers. Tous les jours, les policiers sont confrontés à la violence. Ce qu’on demande, c’est de pouvoir faire notre métier". Pour Carlo Medo, il n’est pas normal que certaines personnes préfèrent sortir leur gsm de leur poche et filmer la violence policière plutôt que de soutenir la police : "La police se sent vraiment abandonnée par une partie de la population, un groupuscule qui aime bien tyranniser les policiers. Et ça je trouve cela aberrant".
Cette diffusion d'images est-elle légale ?
Selon le SLFP, ces vidéos sont rendues publiques par leurs auteurs eux-mêmes "qui sont d’ailleurs souvent aussi les auteurs de la violence contre les policiers", assure Vincent Gilles. Selon lui, la démarche est donc légale.
D’ailleurs, si le syndicat SLFP veut informer la population sur la réalité du travail policier, ce n’est pas son seul objectif en diffusant ces vidéos sur les réseaux sociaux : "Notre objectif est aussi que les auteurs de ces vidéos, qui sont aussi les auteurs de ces violences, se rendent compte qu’ils seront identifiés et poursuivis pénalement", poursuit Vincent Gilles, précisant que c’est aussi grâce à de telles vidéos que certaines personnes ont pu être interpellées, notamment suite à la bagarre survenue à Blankenberge.
La lutte contre les violences policières : l’un des points du prochain accord gouvernemental ?
Les syndicats policiers espèrent par ailleurs être entendus par les politiques : "En dehors du ministre de l’Intérieur Pieter De Crem, les politiques ont d’autres pôles d’intérêt pour le moment. Mais ils prennent note de ce qui se déroule. Nous avons l’intime conviction que la lutte contre les violences policières fera l’objet d’un chapitre particulier dans le prochain accord de gouvernement ", explique Vincent Gilles.
Et de poursuivre : "Nous demandons aux politiques de donner un signal à l’égard de cette marge minimum de la population. De leur dire : si vous commettez des violences, vous serez poursuivis et il n’y aura pas de rabais. Pour ça, il faut des textes législatifs et modifier le code pénal actuel qui donne trop de place à des circonstances atténuantes pour ce genre de client".
Le syndicat libre espère également des moyens humains supplémentaires pour pouvoir faire face à cette hausse de violence.