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Polémiques pour "Het Verhaal van Vlaanderen" : une série trop chère qui sert les intérêts de la N-VA ?

L'oeil sur la Flandre

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Le sujet accapare l’actualité du nord du pays depuis le début de l’année 2023 : une nouvelle série-documentaire sur l’Histoire de Flandre suscite un énorme engouement auprès du public. L’objectif de l’émission, et son financement, provoquent en revanche une vive polémique. Explications.

Le projet s’intitule Het Verhaal van Vlaanderen, (l’histoire de la Flandre). Le premier des dix épisodes a été diffusé le soir du 1er janvier, sur la chaîne Eén de la VRT. Il a d’emblée attiré pas moins de 1,2 millions de téléspectateurs. Il faut dire que la formule est assez alléchante.

On se croirait presque dans un film d’aventure. Tous les ingrédients sont d’ailleurs réunis : des images spectaculaires, une musique emballante, et la voix séduisante de l’acteur Tom Waes, que beaucoup de francophones connaissent, puisqu’il a joué le rôle principal dans la célèbre série Undercover.

Het Verhaal van Vlaanderen revient sur 40.000 ans d’Histoire. Tom Waes voyage littéralement dans le temps, et nous fait découvrir, dans un langage très familier, qui étaient les personnes qui ont habité toutes ces années sur le sol flamand, à quoi ces gens ressemblaient, comment ils vivaient. Tour à tour il se retrouve donc nez à nez avec des hommes de Néandertal, des Romains, des vikings, mais aussi avec des figures illustres qui ont marqué l’histoire du nord du pays. Le tout est raconté de façon très accessible, avec les précisions de nombreux experts, mais aussi avec une pointe d’humour, ce qui rend le résultat assez irrésistible.

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Des polémiques malgré une recette miracle...

Si le programme a conquis les téléspectateurs, il récolte aussi plusieurs polémiques, tant politiques que financières.

Cette série-docu digne d’une production hollywoodienne a en effet coûté très cher... et une partie non négligeable du budget a été financée par le gouvernement flamand. Pas moins de 2,4 millions d’euros de subsides ont été accordés au projet. De l’argent qui provient de différents ministères dont celui des Médias, de l’Enseignement, de la Culture et du Tourisme… ces trois derniers étant entre les mains de la N-VA

Une somme a également été dégagée par le Fonds audiovisuel flamand mais aussi par le Fonds d’urgence Covid. Tous les moyens possibles ont donc été utilisés pour financer la série. 

On notera d’ailleurs que le gouvernement fédéral a également amené sa pierre à l’édifice à titre de 1,7 millions d’euros via le Tax Shelter. 

Et puis la VRT, qui diffuse le programme, a elle aussi mis la main à la poche en accordant pas moins de 2 millions d’euros, une somme qui peut paraître énorme alors que la radio-télévision publique flamande vient de licencier 68 personnes dans le cadre de son plan de transformation.

Tout profit pour la N-VA ?

Si les financements ont fait grincer des dents, c'est surtout le gouvernement flamand qui a été visé par les critiques.

Les partis de l’opposition Groen et Vooruit s’en sont directement pris à Jan Jambon et à ses ministres, dénonçant une absence de priorités dans les subsides accordés. À leurs yeux, le gouvernement flamand préfère privilégier le financement d’un documentaire sur le passé plutôt que d’investir dans l’avenir, et ce à un moment où les écoles et d’autres secteurs manquent cruellement de moyens.

Des reproches ont également été faits quant à l’agenda de la N-VA. On le sait, le parti de Bart De Wever veut renforcer l’identité flamande. Le gouvernement Jambon a dans ce cadre lancé l’élaboration de son fameux canon, une sorte d’histoire officielle de Flandre. Un musée virtuel de la Flandre est également en cours d’élaboration. On pourrait donc croire que la série Het Verhaal van Vlaanderen a été commandée par le pouvoir en place... mais ce n’est pas le cas. Le projet a en effet été lancé avant la signature de l’accord gouvernemental. Il n’en reste pas moins que la diffusion de ce programme entre parfaitement dans l’agenda politique des nationalistes flamands. Elle répond aussi à la demande faite à la VRT par le gouvernement Jambon d’accorder plus d’attention à l’identité flamande dans ses émissions.

Une série néerlandophone saluée par les historiens

La série mérite toutefois toutefois l'intérêt des deux côtés de la frontière linguistique. Les historiens flamands semblent très satisfaits du résultat. Après trois années de travail, le contenu de la série est en effet extrêmement bien documenté. La qualité des images est également au rendez-vous.

Bref, on y prend globalement du plaisir, et on en ressort certainement plus cultivé. C'est aussi une bonne manière d'améliorer son néerlandais, puisque pour l'instant, une traduction en français n’est pas encore prévue.

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