Cyclisme

Podcast "On connaît nos Classiques" : Tadej Pogacar peut-il être battu sur l'Amstel Gold Race ?

Par Lise Burion

La Flèche brabançonne a offert une petite parenthèse au peloton : sans Mathieu van der Poel, sans Wout van Aert, sans Tadej Pogacar, il n’y avait aucun des membres du "trio magique" au départ ! De quoi ouvrir la course à d’autres coureurs et d’autres équipes, comme AG2R Citroën par exemple. Mais Pogacar l’a dit : il a encore faim de victoires, et son équipe aussi. Pas de chance pour les adversaires : contrairement au Néerlandais et au Belge, le "glouton slovène" accroche à nouveau un dossard ce dimanche, sur l’Amstel Gold Race. Nos spécialistes cyclisme se sont exprimés à ce sujet dans le 7e épisode du podcast "On connaît nos Classiques" et ils sont unanimes : Pogi est le favori numéro 1 de la classique néerlandaise.

"On a dit que Paris-Roubaix pouvait lui convenir un jour, donc évidemment que l’Amstel peut aussi lui convenir avec cette accumulation d’une trentaine de côtes, parfois très raides", sourit Samuël Grulois. Mais pour la première fois dans les courses des dernières semaines, le Slovène va se retrouver un peu… seul, sur la ligne de départ, orphelin en quelque sorte de ses deux compères Mathieu VDP et WVA. De quoi, peut-être, changer un peu la donne aux yeux de notre commentateur radio : "C’est intéressant parce que si on a eu du grand spectacle jusqu’ici, c’est aussi parce que les deux autres phénomènes étaient là et qu’ils avaient donc tous les trois la volonté de rapidement ouvrir la course et d’éliminer les équipiers des uns et des autres. Cette fois, tout seul, Pogacar ne pourra pas tout faire exploser à 80 km de l’arrivée parce qu’il n’aura sans doute pas le même soutien. Stratégiquement ce sera intéressant de voir son attitude."

Le Slovène disputera la course néerlandaise pour la deuxième fois seulement de sa carrière (il n’avait pas terminé en 2019). Mais le double vainqueur du Tour de France apprend très vite : au Tour des Flandres, ce relatif "manque d’expérience" ne l’a pas empêché de s’imposer cette année. Cela dit, pour Gérard Bulens, les adversaires ne doivent tout de même pas partir battus d’avance : "Avec une arrivée sommet du Cauberg, je vous aurais donné Pogacar vainqueur à 100%", admet notre consultant. "Mais ici, malgré ses qualités au sprint, il devra quand même tenter l’attaque de loin, pour éviter de se retrouver avec des gars aussi rapides que lui dans un sprint, mais aussi pour éviter la comédie de la photo-finish qu’on a pu connaître ces dernières années."

Encore faut-il avoir des coureurs plus rapides que Pogacar au départ… Après un coup d’œil sur la liste des partants, Jérôme Helguers constate qu’ils ne sont sans doute pas nombreux… "Peut-être Tom Pidcock, et encore. Pour moi, Pogacar est clairement le favori n°1. Et on le voit aussi en observant les cotes chez les bookmakers : c’est assez évident, les autres sont très loin derrière." Pour notre intervieweur, le suspense est ailleurs : "J’attends de voir qui va terminer deuxième et qui sera troisième", sourit Jérôme Helguers. "Parce que finalement, si on enlève le paramètre Pogacar, tout cela est très ouvert ! Il y a Pidcock et Michal Kwiatkowski (le vainqueur sortant) chez INEOS, il y a Benoît Cosnefroy qui est en forme chez AG2R, il y aura aussi l’équipe Jumbo-Visma, avec une formation complètement différente de celle vue jusqu’ici et qui misera sur Tiesj Benoot et Attila Valter (qui ne s’entendent plus très bien cela dit depuis les Strade Bianche)… Il y a Mattias Skjelmose qui fait un très beau début de saison chez Trek, ou encore Neilson Powless dans le même cas chez EF, et on peut encore citer David Gaudu et Valentin Madouas chez Groupama-FDJ." Bref : de la densité et une belle homogénéité… mais derrière Pogacar.

Reste qu’un facteur extérieur pourrait aussi avoir son importance, selon Gérard Bulens : la météo. "Il y a un petit risque de pluie et de vent, ce qui pourrait rendre la course très piégeuse. Les routes sont très belles, c’est vrai, et le revêtement est très roulant, mais il peut aussi être très glissant, avec beaucoup de marquages au sol." Sans oublier le parcours, tournicotant dans tous les sens au point de faire parfois perdre le nord aux coureurs et aux suiveurs. "C’est ce qui fait le charme de cette course aussi", ajoute Samuël Grulois. "Avec cette succession de côtes, il faudra en tout cas réussir à piéger Pogacar et son équipe UAE avant la ligne d’arrivée. Ce sera compliqué de le lâcher à la régulière mais il faudra tenter de le mettre en difficulté tactiquement." La conclusion semble limpide : "Les directeurs sportifs auront du boulot pour bien préparer cette course !"

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