Cyclisme

Podcast "On connaît nos Classiques" : l’équipe remet ses prix pour ce printemps des Classiques

On connaît nos Classiques S04E09 : bilan du printemps

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Par Lise Burion

Le printemps des Classiques est terminé, voici venue l’heure du bilan ! L’équipe du podcast "On connaît nos Classiques" a jeté un œil dans le rétroviseur, depuis le Circuit Het Nieuwsblad disputé le 25 février et remporté par Dylan Van Baarle jusqu’à Liège-Bastogne-Liège, ce 24 avril, et la victoire d’un Remco Evenepoel éblouissant. Une constatation : le printemps a été marqué par une autre manière de courir, des victoires en solo au bout de raids entamés bien loin de la ligne d’arrivée. Et puis aussi, bien sûr, par des coureurs hors du commun, comme le résume Rodrigo Beenkens : "On a eu 4 Monuments et 3 noms. Et quels noms ! Tadej Pogacar, Mathieu van der Poel et Remco Evenepoel ont marqué, chacun à leur manière, ce printemps des Classiques". Pour rendre ce bilan ludique, l’équipe a décerné quelques petits "prix".

Plus belle course du printemps

Samuël Grulois pointe… Bruges-La Panne. "Un déroulement inattendu, surprenant, alors qu’on pouvait s’attendre à un sprint massif. La victoire de Jasper Philipsen après un beau final était vraiment une belle surprise, il a prouvé qu’il était autre chose qu’un sprinteur…"

Rodrigo Beenkens choisit lui Milan-Sanremo et le beau clash entre Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar, Wout van Aert et Filippo Ganna. "Mais ma course préférée c’est toujours la dernière et la PROCHAINE. Alors l’an prochain, sur ces Classiques, j’aimerais vraiment voir "les fantastiques" ensemble. Remco sur le Ronde et Sanremo, WVA et Mathieu VDP sur Liège-Bastogne-Liège eux aussi, et qu’on arrête aussi de laisser Primoz Roglic et Jonas Vingegaard devant leur télévision pour ces courses-là !"

Gérard Bulens a lui particulièrement profité des Strade Bianche "avec un vainqueur que j’apprécie beaucoup (ndlr Tom Pidcock) et cyclocrossman à la base."

Cyril Saugrain opte, lui, pour le Tour des Flandres et ses quatre actes attendus : "Pogacar savait qu’il devait arriver seul, il a durci la course, une fois, deux fois, Mathieu van der Poel est venu mettre son grain de sel et a décramponné Wout van Aert, puis Pogacar a fini le travail en accélérant dans le Vieuw Kwaremont, là où on l’attendait. On a donc eu droit à un scenario bien écrit, bien réalisé et un super vainqueur."

Coureur du printemps

Pour Cyril Saugrain, c’est bien Tadej Pocagar qui décroche ce prix du meilleur coureur des Classiques 2023. "Il était présent là où on ne l’attendait pas nécessairement il y a encore 6 mois ! Chapeau monsieur…"

Rodrigo Beenkens fait le (dé) compte : "Wout Van Aert a disputé cinq courses d’un jour, il a terminé une fois premier, une fois deuxième en laissant la victoire à son équipier Christophe Laporte, deux fois troisième et une fois quatrième. Remco Evenepoel, lui, a roulé une course d’un jour et il a gagné. C’est du 100%. Pogacar a gagné le Ronde, l’Amstel et la Flèche Wallonne et prouvé qu’il était clairement le meilleur coureur du monde. Mais le seul qui a réussi à le lâcher, finalement, c’est Mathieu van der Poel, sur Sanremo. Le Néerlandais a remporté deux Monuments (Sanremo et Roubaix), pris la deuxième place d’un troisième (le Ronde), la deuxième place aussi à l’E3… Et au GP de l’Escaut il emmène Jasper Philipsen. Donc pour moi, c’est bien Mathieu VDP l’homme du printemps."

Gérard Bulens vote Tadej Pogacar aussi : "Pour ses résultats, pour la manière et pour son sourire. Ce coureur est une vraie promotion pour le vélo !"

Le cœur de Samuël Grulois balance… mais la Slovénie remporte une voix supplémentaire : "Tadej Pogacar est un double vainqueur du Tour qui est venu se mouiller là on ne voyait plus, justement, ces vainqueurs de grands tours ces dernières années. Et puis il a gagné la belle série Ronde-Amstel-Flèce Wallonne, et enfin, sa chute a rajouté encore un peu à la dramaturgie de ce printemps."

Coureuse du printemps

Gérard Bulens l’annonce directement, il y a deux noms au-dessus du lot : "Et à contrecœur presque, j’opte pour Demi Vollering plutôt que pour Lotte Kopecky. Et imaginez ce que ça aurait donné si… Demi avait été entière !"

Rodrigo Beenkens pointe, lui, une force collective : "Pour moi ce sera UNE équipe, qui est un mot féminin aussi : c’est Team SD Worx."

Cyril Saugrain vote "Demi Vollering, sans conteste."

Samuel Grulois précise : "Si on avait répondu à la même question il y a une semaine, on aurait encore pu hésiter entre Vollering et Kopecky. Mais là on ne peut plus, la meilleure coureuse du printemps est bien la Néerlandaise. Mais bravo aux deux coureuses de cette équipe SD Worx, auxquelles on peut aussi ajouter Marlene Reusser, 3e à Liège après avoir remporté Gand-Wevelgem en solitaire. Mais ce serait pas mal peut-être d’avoir un peu plus de concurrence et de voir une ou l’autre équipe plus solide et capable d’aller embêter SD Worx sur son terrain… enfin, sur tous les terrains en fait !"

Révélation des dernières semaines

Cyril Saugrain retient deux noms dans la même équipe : "J’ai trouvé Neilson Powless (EF Education-EasyPost) extraordinaire là où on ne l’attendait pas, sur les Classiques flandriennes. Et puis dans les courses dites Ardennaises, il y a l’éclosion du jeune talent Ben Healy."

Rodrigo Beenkens suit son consultant… en partie : "Sur les Ardennaises, clairement, la révélation c’est Ben Healy et ses 22 ans, 2e de l’Amstel et de la Flèche Brabançonne parce que ce garçon n’a… pas de sprint ! S’il en avait un, il aurait clairement pu gagner à Overijse et terminer deuxième à Liège ! Et je pointe aussi sur les Flandriennes, oui, Jasper Philipsen, vainqueur deux fois (Bruges-La Panne et GP Escaut) mais il y a aussi et surtout peut-être sa 2e place sur Roubaix. En ça, je trouve que c’est une révélation : on a maintenant la certitude que le meilleur sprinteur du monde est bien un homme de classiques."

Samuël Grulois opte, lui, pour un Belge à mettre en avant : "J’ai envie de citer Maxim Van Gils. Sans doute une révélation pour le grand public avec sa 7e place à l’Amstel, sa 8e à la Flèche et sa 11e à Liège, à 23 ans. On a dit beaucoup de bien de lui ces dernières années et là il a pris du volume en course et de l’assurance dans ses déclarations. Il affiche ses ambitions. Et si l’an prochain tout se passe bien pour lui, on pourrait avoir aussi de belles surprises avec lui. Il m’a un peu épaté oui j’avoue, avec une régularité qui promet."

Gérard Bulens sort des sentiers battus : "Je vais me tourner vers la France et le futur et pointer le petit grimpeur Lenny Martinez. On l’a vu sur les courses à étapes et il promet peut-être pour la suite."

Equipe du printemps

Rodrigo Beenkens hésite… avant de trancher : "Depuis le Nieuwsblad, on a eu 15 courses. Et 12 victoires pour 3 équipes ! Mathématiquement, l’équipe du printemps c’est Jumbo-Visma avec 5 victoires pour 4 coureurs différents. Puis il y a UAE : 3 victoires avec UN seul coureur. Et puis Alpecin, 4 victoires avec deux coureurs. Donc, qualitativement, pour moi c’est Alpecin. Mais d’un autre côté je voulais aussi mettre en évidence les équipes belges. Parce que sur 4 Monuments disputés jusqu’ici, on a eu une victoire de Pogacar et trois victoires pour des équipes belges ! Il ne faut pas l’oublier. Et le doublé pour Alpecin à Roubaix non plus. L’équipe Lotto a été présente avec ses jeunes comme Van Gils, ou encore Arnaud De Lie 2e au Nieuwsblad. Intermarché a subi une incroyable malchance en perdant ses 5 meilleurs coureurs pour les Classiques (alors qu’on peut en aligner sept…). La formation Bingoal a été présente, avec ses moyens, dans les échappées des grandes courses… Donc d’une manière générale, je me réjouis de voir autant d’équipes belges, parce qu’aucun pays n’a cette quantité et cette qualité ! Mais pour moi la palme de l’équipe du printemps revient à Alpecin."

Cyril Saugrain rejoint Rodrigo Beenkens : "Pour moi c’est Alpecin aussi. Parce que Jumbo a manqué les très grands rendez-vous alors qu’Alpecin était là."

Gérard Bulens pointe, lui, l’équipe Jumbo-Visma : "Malgré un peu trop d’arrogance, mais la manière dont ils ont géré les épreuves qui ne sont pas des monuments, en tout début de saison, c’était assez impressionnant. Ils n’ont pas pu tirer cette ligne jusqu’au bout, mais c’est une équipe qui a du fond, du talent, et qui est présente sur les courses d’un jour et sur les grands tours. Même si là, sur les grands tours, ils vont devoir confirmer désormais."

Sam Grulois vote aussi pour les "frelons" : "Pour moi ce sera plutôt Jumbo. Sur la largeur, cette équipe m’a impressionné. On a eu des gagnants différents sur de grandes épreuves. Mais oui il y a eu de l’inconstance sur les Monuments et cette arrogance des dirigeants. Il faudra peut-être apprendre à avoir un peu plus de respect pour les grandes courses en général… Mais tout de même, meilleure équipe, pour moi, la Jumbo-Visma."

Image du printemps

Samuël Grulois pointe une image proche et encore fraîche dans tous les esprits : "La côte de La Redoute, sur Liège-Bastogne-Liège, avec les chapiteaux encore là malgré la retraite de Philippe Gilbert, les supporters encore très nombreux, voire plus nombreux même… Le public belge a la chance de retrouver quelqu’un capable de gagner ce genre de course. J’ai donc été épaté par le monde malgré la météo maussade, et particulièrement dans La Redoute. C’était La Redoute "de 2011", quand Gilbert était au sommet."

Pour Rodrigo Beenkens, on en a vraiment vu de toutes les couleurs sur cette campagne des Classiques… "Mais c’est vraiment aussi la foule, la passion et l’enthousiasme que je veux mettre en avant. Le public, le monde dans le Mur de Huy, le monde à l’arrivée sur le quai des Ardennes. Et un public de plus en plus jeune aussi. Tout ça me réjouit !"

Cyril Saugrain retient lui une image, peut-être pas la plus belle, mais la plus marquante à ses yeux : "C’est le moment où Wout van Aert met la main sur son micro dans le Carrefour de l’Arbre, à Paris-Roubaix. On est dans un moment hyper intensif sur la course, la victoire se joue, et à ce moment sur le direct je ne vois pas pourquoi il parle. Et on comprend 10 secondes plus tard qu’il savait qu’il avait crevé et qu’il devait changer de roue à la sortie du secteur. C’est un instant à figer parce que c’est le moment où Paris-Roubaix bascule et se joue."

Gérard Bulens retient, lui, les images du Tour des Flandres : "Les images après le passage de la ligne, l’accolade de van der Poel et Pogacar et l’interview qui a suivi. Se réjouir d’une 2e place et féliciter son adversaire me semble être un geste minimum mais qu’on ne retrouve pas toujours. Et puis en parallèle, j’ai aussi beaucoup aimé le petit pas de danse d’Alison Jackson après sa victoire sur le Paris-Roubaix des dames."

En résumé, on aura donc vécu pour la deuxième fois consécutive un superbe printemps des Classiques. Et notre équipe espère… vivre la même chose encore en 2024 ! "C’est un vrai plaisir de vivre et commenter ces courses, et cette manière de courir", résume Samuël Grulois. "Tout est cyclique : il y aura aussi dans l’avenir des années de vaches maigres, ou en tout cas des années moins excitantes. Là, on a l’impression de vivre une grande période, on doit en être conscient et en profiter !"

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