Cet assassinat trouve ses racines plus de 10 ans plus tôt, dans cette Italie où la Cosa Nostra, la mafia sicilienne est toute puissante. Le début des années 80 est sanglant, notamment parce qu’au sein de la Cosa Nostra, un homme - Toto Riina - veut faire sa place.
Petit paysan, marié à l’institutrice de son village, venu du clan rural de Corleone, au centre de l’île, il est en train de grimper les échelons.
Sanguinaire, violent, Toto Riina veut la place du chef, du capo, à Palerme.
Toto Riina veut - et va - devenir le capo de tutti capi. Les chefs des chefs. Le parrain des parrains.
A l’époque, les mafias sont encore perçues comme des phénomènes régionaux. “La mafia a tout un volet culturel, né en Italie avec des mafias reconnues”, explique François Farcy, directeur de la police judiciaire fédérale de Liège. “La Cosa Nostra en Sicile, la Ndrangheta en Calabre, La Sacra Corona Unita dans les Pouilles, et la Camorra Napolitaine.(...) Il y a une culture criminelle d’organisation très fermée, qui fait appel à un code d’honneur, parfois à des rites d’affiliation et d’intégration. Certaines sont très liées aux clans et aux familles.” La Cosa Nostra, à Palerme, a tout un aspect important de contrôle du territoire, la base c'est le contrôle d’un quartier, avec un capo (ndlr. chef) local, et puis une structuration avec une coupole au-dessus.” Et Toto Riina veut - et va - devenir le capo de tutti capi. Les chefs des chefs. Le parrain des parrains.