Economie

"Plus vous attendez, plus la note sera salée": les panneaux photovoltaïques restent-ils rentables aujourd’hui ?

La Question Echo avec Caroline SURY

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La Question Echo, en partenariat avec nos confrères et consœurs du journal L’Écho, faisait ce vendredi le point sur la rentabilité des panneaux photovoltaïques, sur lesquels certains se ruent, alors que d’autres hésitent à réaliser cet investissement car ils craignent de ne jamais pouvoir le rentabiliser.

"Il y a actuellement une véritable ruée sur les panneaux photovoltaïques, et tant que les prix de l’énergie resteront élevés, il y a peu de chance que cette demande faiblisse, expliquait Caroline Sury. Résultat, les délais ne cessent de s’allonger, au point que certains installateurs n’acceptent même plus de nouveaux clients. En clair, entre la signature du bon de commande et le placement de vos panneaux, il faut compter un délai de neuf à dix mois, ce qui nous amène au mois de juin. Donc, méfiez-vous si un entrepreneur vous propose des délais bien plus courts."

Course contre-la-montre

C’est même une course contre-la-montre pour les Wallons : "Il est plus que temps de chercher et de trouver une firme qui pourra vous fournir une installation avant l’échéance du 31 décembre 2023. En effet, seuls les ménages wallons qui auront fait placer et réceptionner leur installation avant 2024 pourront continuer à bénéficier du compteur qui tourne à l’envers jusqu’en 2030, c’est-à-dire le mécanisme de compensation qui permet de rentabiliser plus rapidement votre investissement".

Et en même temps, les prix de ces installations sont occupés à grimper : "plus vous attendez, plus la note sera salée". Pour un devis demandé à un installateur en janvier, la facture totale s’élevait à 8 470 €. Début septembre, la facture pour la même installation s’élevait cette fois-ci à 11 190 €, soit une différence de 2 720 €, près de 30% de hausse.

 

Il arrive aussi que des ménages soient confrontés à des problèmes de rentabilité, lorsque la densité de panneaux devient importante dans un quartier : "Il s’agit du phénomène de décrochage. Si la production est trop importante au moment où la production solaire est à son maximum, les onduleurs de tout le quartier décrochent. L’onduleur, c’est le boîtier qui permet de convertir le courant continu des panneaux en courant alternatif adapté au réseau électrique de votre habitation. Et on peut alors perdre jusqu’à 30% de production sur une journée".

Et ce parce que "le réseau est vétuste et qu’il n’a pas été conçu pour absorber une injection massive d’électricité. Les gestionnaires de réseaux de distribution ont bien conscience du problème et ils vont travailler à son renforcement. À titre d’exemple, ORES, qui gère un réseau électrique de 55 000 kilomètres en Wallonie, prévoit de réaliser à moyen terme des travaux de mise à niveau sur 15.000 kilomètres".

D’autre part, certains fournisseurs d’énergie, qui doivent parfois payer des frais d’équilibrage à Elia, ont décidé de le répercuter sur ceux qui en sont la cause, c’est-à-dire les clients qui ont des panneaux. Actuellement, c’est le cas chez OCTA + et Mega. Test-Achats a estimé que cette surcharge devrait coûter 720 € par an à un ménage wallon client chez Mega. "Pour éviter de tels frais, vous pouvez bien sûr changer de fournisseur, car les autres ne comptent pas appliquer de tels frais pour le moment, mais ils ne l’excluent pas totalement non plus".

La question est donc : est-ce que ça reste quand même intéressant comme investissement ? "Les experts sont unanimes sur ce point, oui, ça reste intéressant, même si vous habitez à Bruxelles ou en Flandre. Cependant, en fonction de différents paramètres, le retour sur investissement pourrait prendre un peu plus de temps que prévu. Comptez environ sept à huit ans".

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