Les Grenades

"Plus tard, je serai…" de S.A. William : abolir les stéréotypes de genre dès la petite enfance

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Par Salima Tiamani*, une chronique pour Les Grenades via

Combien d’entre nous n’ont pas rêvé, enfant, d’être une princesse Disney à la longue chevelure soyeuse qui parlait aux animaux et vivait dans un splendide château ?

Encore eut-il fallu correspondre à l’image de la princesse à la longue chevelure dorée ou avoir des rêves de prince charmant qu’on attend patiemment toute la journée en chantant pour passer le temps. Pour celleux qui rêvaient en dehors des limites proposées, l’identification pouvait être plus compliquée.

Dans son nouvel album jeunesse, Plus tard, je serai… dans l'univers des contes, S.A. William ouvre la palette des possibilités et porte un discours d’inclusion aussi bien dans les paroles de ses personnages que dans leur apparence. Les dessins lumineux et tout en rondeur de Lou, illustrent ce récit de façon douce et dynamique.

Je serai une princesse, et je protégerai mon royaume
des dragons de ton espèce !

L’histoire commence par une question de la maîtresse d’école qui demande à ses élèves qui ils souhaiteraient être dans l’univers des contes de fées. Tout à tour, chaque enfant de la classe partage ses rêves de devenir un personnage parfois classique ou, au contraire, en dehors des carcans genrés et normés habituels.

Un livre qui invite à la discussion

Le message principal est celui du choix de devenir qui l’on voudra. Dans ses ouvrages, Sonia Coudert, alias S.A. William, psychologue et sexologue de formation, prends à cœur de mettre en avant le droit à vivre sa vie comme on l’entend, loin des stéréotypes du genre, malgré ses différences ou son handicap. Ce dernier livre ne fait pas exception.

Qui te dit que je veux être sauvée ?
Plus tard, je serai aventurière, je viendrai au secours des princes
et je deviendrai une vraie guerrière !

Ce sont des petits garçons qui rêvent de devenir fée ou sirène, et une petite fille qui est excitée à l’idée d’incarner un dragon destructeur. Mais l’imagerie classique n’est pas pour autant bannie, un petit garçon ouvre le bal en proclamant vouloir être un prince charmant sauveur de princesse, et chasseur de dragons.

Une camarade lui répond avoir, quant à elle, le rêve de devenir une aventurière, guerrière, sauveuse de princes. Le reste de la classe se prête tour à tour au jeu, et les enfants partagent leurs projections, souvent amusantes, clôturant le livre sur une note positive qui invite à la discussion.

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L’idée du consentement est également abordée de façon très spontanée lorsque la question du baiser du prince à la princesse endormie est soulevée. Si la princesse dort, elle ne peut pas donner son accord, alors on ne peut pas l’embrasser. Si simple, que même un enfant peut le comprendre.

Moi je veux être une princesse dans un magnifique château. Tu me réveilleras d’un baiser ?
Il ne peut pas ! intervient une fillette au premier rang. Pour s’embrasser, il faut donner son consentement, comme le dit maman.

Les enfants sont représentés dans toute leur diversité. La notion de handicap est évoquée de façon naturelle (une petite fille porte un appareil auditif) sans que cela ne soit le thème principal du livre.

Aujourd’hui encore, les stéréotypes sexistes persistent à l’école, souvent inconscients de la part des professeurs ou des élèves. Le traitement et les attentes différencié·es selon le sexe de l’enfant, même involontaires, ont un impact décisif sur leur trajectoire scolaire.

Ouvrir le dialogue et le champ des possibles pour les enfants de tous sexes, dès la petite enfance, c’est leur offrir un futur plus ouvert, plus riche et plus épanouissant.

S.A. William a publié plusieurs livres jeunesse chez Livr’S éditions, maison d’édition belge, dans lesquels elle transmet, au travers de textes simples, des messages doux d’inclusion, d’acceptation de soi ou encore de bientraitance animale.

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*Salima Tiamani est une autrice jeunesse. Elle publie à l’occasion quelques textes courts sur son site (salimatiamani.com/), et sur Instagram, où elle aborde avec humour ses questionnements sur sa vie de femme et d’autrice.

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