Belgique

Plus d’achat de billets en cash dans les trains, "cela va créer des situations conflictuelles"

Belgique : inquiétude accompagnateurs de train (C. Liégeois) - intv. SLFP

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Les accompagnateurs de train sont inquiets pour l’avenir. À partir du premier mai, la SNCB n’autorisera plus les payements en liquide dans les trains.

À cette date, il ne sera plus possible de payer en cash son billet à bord des rames et les voyageurs devront utiliser un moyen de paiement électronique. La mesure est jugée discriminatoire et dangereuse par les accompagnateurs. Ils espèrent son annulation. 

Ce mardi matin, ils étaient mobilisés en gare de Namur, tracts et trompette à la main, pour sensibiliser les voyageurs.

"Le voyageur va se retrouver peut-être avec un constat d’irrégularité parce qu’il n’a pas su payer de manière électronique. Donc on va créer des situations d’inégalité. Et ça, c’est quelque chose que nous, personnellement, nous refusons", explique Edwin Foerster, délégué SLFP.

Même si ce n’est pas forcément la seule source d’agressions d’agents de la SNCB. "Mais ça fait malheureusement partie de notre lot quotidien de se faire agresser parce que le voyageur soit ne connaît pas la commerciale et donc est obligé de régulariser, soit parce que le voyageur ne sait pas payer, ne veut pas payer, etc.", ajoute Edwin Foerster. "La vente de titre de transport reste un sujet délicat au niveau de notre service".

Pierre Brouyaux est accompagnateur de train et délégué CGSP cheminots. "La première chose, c’est l’aspect discriminatoire. Nous représentons un service public et le principe du service public, c’est de ne pas avoir d’inégalités. On doit laisser le choix aux voyageurs".

"Refuser un moyen de paiement légal, ce n’est pas normal. Il faut se mettre à la place de tous les gens qui ne maîtrisent pas les paiements électroniques, qu’ils soient jeunes, âgés ou précarisés, par exemple" poursuit Hervé, accompagnateur présent à la gare.

"Le no cash dans les trains va créer des situations de plus en plus conflictuelles", assure de son côté Edwin Foerster.

"Nous sommes favorables à des mesures le moins conflictuelles possible, pour éviter les agressions. On risque de voir augmenter le nombre de situations problématiques. Les causes des agressions sont multiples, mais la majorité des sources de conflits naissent d’un problème lié au titre de transport", explique Pierre Brouyaux.

Jean-Claude est lui aussi accompagnateur. "Pas mal de gens paient encore de cette manière et cela risque d’être une source supplémentaire de conflit avec les voyageurs qui ne sont pas en ordre. On subit déjà ça au quotidien, voire plusieurs fois par jour".

Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté était également présent pour soutenir le mouvement. "On sait que les gens qui paient en cash dans les trains, pour la majorité, n’ont pas d’autre solution. Ils ont déjà un supplément de 9 euros. C’est une forme d’agression de la population qui doit pouvoir utiliser son argent comme elle veut. C’est aussi une agression par rapport à la qualité du service public", estime Christine Mahy, la secrétaire générale du réseau.

L’action n’a pas entraîné de répercussions sur les voyageurs.

Sur le même sujet : Extrait du JT 13h (21/03/2023)

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