Psychologie

Plus d'un jeune sur deux a déjà été victime de cyber-harcèlement

Plus d'un jeune sur deux a déjà été victime de cyber-harcèlement.

© skaman306

Une étude française réalisée par la Caisse D'Epargne/Association e-Enfance/3018 s'est intéressée aux jeunes adultes pour déterminer leur exposition aux violences numériques. L'enquête, réalisée par l'institut Audirep, a dévoilé des chiffres inquiétants.

Les jeunes adultes plus touchés que les ados

Les 18-25 ans sont trois fois plus nombreux que les adolescents (60% contre 20%) à déclarer avoir été victimes de cyber-harcèlement. Les chiffres n'ont d'ailleurs pas reculé depuis mars 2020, lors du premier confinement, a précisé Justine Atlan, directrice générale de l’association e-enfance/3018.

90% des jeunes interrogés estiment d'ailleurs que leur temps passé sur internet et les réseaux sociaux a augmenté suite à la crise sanitaire et aux périodes de confinement.

La crise mondiale a joué un rôle important pour ces jeunes : 70% déclarent que cette période les a exposés plus qu'avant aux risques liés à internet et aux réseaux.

Quel profil type ?

L'étude pointe notamment du doigt le fait que cette génération a été la première à apprendre à devoir gérer seule les réseaux sociaux et a découvert le cyber-harcèlement.

Question profil, difficile d'en établir un, selon les professionnels. Pourtant, d'après l'étude, les hommes sont les plus exposés puisqu'ils sont ceux les plus présents sur les réseaux sociaux, et notamment sur les jeux en ligne. Les personnes non diplômées semblent également les plus touchées parmi les victimes.

Les réseaux les plus concernés

Mais quels sont les réseaux sociaux les plus concernés ? Une question compliquée pour Justine Atlan : "Là où il y a le plus d'utilisateurs, il y a le plus de cyber-harcèlement. Aujourd'hui, j'aurais tendance à vous dire TikTok". Mais elle nuance : "A partir du moment où les jeunes vont s'approprier un nouveau réseau, ce sera là, où il y en aura le plus".

La professionnelle met tout de même Twitter "à part". "On a l'impression que Twitter est un réseau social qui a pris un peu le parti pris marketing d'être un lieu où il peut y avoir beaucoup de violences en ligne, où c'est décomplexé. Ce n'est pas le lieu où on traite le plus de cyber-harcèlement", avant de conclure : "Non, il n'y a pas une plateforme plus 'favorable' au cyber-harcèlement".

Quelles conséquences ?

Le cyber-harcèlement a malheureusement de lourdes conséquences sur la santé mentale des utilisateurs. D'après l'étude, 69% des victimes ont été perturbées par des insomnies, des troubles de l'appétit et du désespoir. 49% ont même reconnu avoir déjà pensé au suicide tandis que 51% ont failli tomber dans des comportements d'addiction comme l'alcool ou les drogues. Le travail ainsi que les études ont aussi contribué au mal-être de 66% des jeunes adultes et 61% éprouvent des difficultés à parler de leurs problèmes.

En parler et demander de l'aide

Si les plateformes ont mis en place des moyens pour prévenir de tels comportements, 52% des jeunes ont déclaré qu'ils souhaiteraient de l'aide ou des informations d'une association de lutte contre les cyber-violences et 63% aimeraient plus d'aide de leurs proches. 62% vont même jusqu'à juger utile la mise en place d'un accompagnement psychologique.

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