Sous couverture

Plongez dans le temps, les lieux, le cœur et la psychologie avec ces romans

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Nous ouvrons le dix-septième chapitre de Sous Couverture en compagnie de nos invités Tahar Ben Jelloun et Sylvie Roge. Au menu du jour : un joueur d’échecs new-yorkais, Nord-est du Canada, dormir dans les transports en commun Entre autres !

Tahar Ben Jelloun pour "Les amants de Casablanca", Ed. Gallimard, 2023

"Les amants de Casablanca", publié chez Gallimard, est une histoire d’amour et de trahison à deux voix. Tahar Ben Jelloun s’est inspiré de "Scènes de la vie conjugale" d’Ingmar Bergman. Nabile et Lamia forment un couple solide depuis plus de dix ans, jusqu’au jour où la passion pour un autre homme entre dans la vie de Lamia. Le roman explore la puissance du premier amour, les impasses du mariage et les oscillations du désir. L’auteur dit aussi avoir voulu rendre hommage à la femme marocaine moderne qui se bat pour son autonomie et prend du pouvoir.

Sylvie Roge pour "J’ai appris à me taire", Ed. Deville, 2023

Un drame psychologique qui retrace la vie d’une famille sur quatre générations de femmes, dans un chassé-croisé entre le présent et le passé.

Après un parcours de plus de 25 ans dans le domaine médical et dans l’accompagnement aux patients, Sylvie Roge décide de se consacrer pleinement à sa passion pour l’écriture. En 2021, elle signe son premier roman graphique, "La Fée Assassine" (éd. du Lombard). La même année sort son premier roman, "Le Champ des dames". Ses domaines de prédilection : les relations familiales, la complexité des rapports humains, les brèches creusées par le passé, comme dans son nouveau roman "J’ai appris à me taire".

“Réminiscences” de Gorian Delpâture : Nadine Gordimer

Aujourd’hui, je vous emmène en Afrique du Sud à la rencontre de la plus grande romancière sud-africaine, Prix Nobel de Littérature en 1991. J’ai nommé Nadine Gordimer. Elle est née en 1923, morte en 2014. Elle a écrit 15 romans, 200 nouvelles et elle s’est battue toute sa vie contre l’apartheid même si, quand elle était petite, la ségrégation, la séparation entre les blancs et les noirs lui semblait naturelle.

La chronique de Lucile Poulain : "Fonte brute" de Sofronis Sofroniou – Ed. Zulma, 2023

Après sa mort à 66 ans, en 1948, un joueur d’échecs new-yorkais se retrouve comme tous les humains sur la planète Petite Vie. Ici tout le monde a de nouveau 20 ans, et un bonus de 10 ans de vie. Mais loin d’une seconde chance, c’est d’une mission qu’il hérite.
Sur Petite Vie, il subit la même injonction que les autres à se souvenir, afin de reconstituer la mémoire de la Terre. Intégralement. Massivement. Pris dans un engrenage kafkaïen aux allures de cauchemar éveillé, il se lance à la recherche de Robert Krauss, qui aurait été aperçu sur un continent éloigné de la capitale, afin de reconstituer son roman 4001. Avec Bonadea, qui prend de plus en plus souvent les traits de sa femme disparue, il traverse des paysages psychédéliques, des outre-mondes et des temporalités poreuses, dans un univers digne du jeu vidéo le plus fou et le plus expressionniste. Est-il drogué, manipulé ? Par quel mécanisme ?
Au crépuscule de cette deuxième vie, reclus dans un bunker, il enregistre pour la postérité le témoignage halluciné de son expérience, avant de définitivement disparaître…

La chronique de Michel Dufranne : "Une saison pour les ombres" de R.J.Ellory, Ed. Sonatine, 2023

Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines de fer. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelque temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.
Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper.

La chronique d’Odile Vanhellemont : "Souvenirs de l’avenir" de Siri Hustvedt, Ed. Babel, 2023

Nous sommes à New York, en 1978. S.H., notre narratrice en quête de son premier roman, s’installe dans un petit appartement miteux. S.H. pour Siri Hustvedt, on l’aura bien compris, bien que la fiction s’immiscera généreusement entre les lignes.

Dans le royaume de S.H., on retrouve des tas de livres de poésie et de philo, une petite table pour écrire, un canapé bleu trouvé sur le trottoir et un lit en cageots de fruit… Il ne lui faut rien de plus. New York lui ouvre les bras.

Elle ne connaît personne, en bref, l’idéal pour s’inventer, et surtout inventer des histoires. Mais S.H. va bien vite découvrir que les murs lui parlent, enfin, plutôt sa voisine, toute seule dans son appartement. Elle psalmodie un genre de mantra, " Amsah, amsah, amsah ", des centaines de fois.

Elle prend tour à tour différentes voix dans un discours décousu, déroutant et parfois violent. Alors S.H. tend l’oreille, la pose contre la cloison. Débute alors une écoute indiscrète et fascinante.

La chronique surprise : Vincent Lagaf’, avec "Le Petit Prince" d’Antoine de Saint-Exupéry chez Gallimard, 1999

"Le premier soir, je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors, vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait : “S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !” J’ai bien regardé. Et j’ai vu ce petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement…"

La chronique de fin de Thierry Bellefroid, "Légendes Tome 2 – Dormir dans les transports en commun" d’Emmanuel Guibert – Ed. Aire Libre, 2023

Emmanuel Guibert, auteur du Photographe et de La Guerre d’Alan, a profité de ses voyages en transport en commun pour dessiner ses voisins endormis… Il a ainsi composé d’étonnants portraits de quidams, où le lâcher-prise est total et les convenances sociales oubliées, ce qui lui permet de mettre en scène une humanité parfaitement inattendue. Touché par cette petite mort qu’est le sommeil, Guibert assortit ses remarquables dessins de textes où se mêlent anecdotes personnelles et considérations philosophiques, au service d’une réflexion sur les relations que nous entretenons avec la mort. À la fois profond et léger, philosophique et esthétique : un magnifique " Aire Libre ", deuxième volume de Légendes, après un premier tome où Guibert, dessinant cette fois dans de prestigieux musées, en avait offert une ludique et splendide vision.

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