Environnement

"Plasticroûte" : quelle est cette nouvelle forme de pollution ?

"Plasticroûte" : quelle est cette nouvelle forme de pollution ?

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Par RTBF TENDANCE avec AFP

Vous êtes sur une plage et contemplez les roches du littoral. Sur les parois, pas de mousse d'algue ou de bigorneaux mais une couche étrange teintée de bleu, qui ne ressemble à aucune espèce vivante. Et pour cause : il s'agit de fragments de plastique rejetés par les océans, puis incrustés dans les rochers.

Le phénomène a été observé pour la première fois à Madère

Cette découverte désolante a été faite en 2016 par des scientifiques portugais de Centre des sciences environnementales et marines (MARE) de Lisbonne, lors d'une expédition sur l'île de Madère, située au sud-ouest du Portugal, dans l'océan Atlantique.

À leur retour dans la capitale, les chercheurs décident d'enquêter pour étudier ces fragments de plus près. Ces derniers retournent à plusieurs reprises sur l'île de Madère entre 2017 et 2019 et constatent que cette nouvelle forme de pollution est exponentielle. 

En juin 2019, l'équipe de chercheurs publie une étude intitulée "Plasticrusts: A new potential threat in the Anthropocene's rocky shores" ("Croûtes de plastique : Une nouvelle menace potentielle sur les rivages rocheux de l'Anthropocène"). Selon les travaux, ces croûtes de plastique recouvriraient 9,46% de la surface rocheuse de l'île de Madère.

Un dépôt composé de déchets plastiques rejetés par la mer

Rapidement après la publication de cette étude, le terme "plasticroûte" commence à se répandre comme une traînée de poudre dans les médias. Prononcé à voix haute, le mot peut faire sourire à cause de sa consonance amusante. Mais l'existence du phénomène auquel il se réfère l'est beaucoup moins.

Les fragments retrouvés dans les roches sont constitués de polyéthylène, un plastique utilisé pour la fabrication de nombreux objets du quotidien : emballages, sacs, bouteilles...

Si le plasticroûte a été repéré sur l'île de Madère, ce n'est vraisemblablement  pas le seul endroit au monde où l'on peut l'observer. 

Le "plasticroûte" est sans doute présent ailleurs sur la planète

"Nous sommes assez convaincus que ce phénomène ne concerne pas seulement Madère et qu'il sera très probablement bientôt rapporté dans d'autres régions du monde", préviennent les scientifiques à l'origine de la découverte du plasticroûte. 

Quand on sait que plus de 310 millions de tonnes de plastique sont produits dans le monde chaque année et qu'entre 8 et 12 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, pas étonnant que le terme "plasticroûte" ait marqué les esprits, au point de faire son entrée officielle dans l'un des plus grands dictionnaires de la langue française.  

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