Chaque année, du 1er novembre au 31 mars, les partenaires du Relais social de Charleroi déploient leur plan hivernal.
Durant cet hiver 2015-2016, quantitativement, ce sont près de 650 personnes qui ont été hébergées pour un peu plus de dix mille nuitées.
Ces chiffres montrent toute la nécessité et l’importance de maintenir un tel plan.
Pour Sophie Crapez, qui dirige le Relais Social carolo, le bilan de cet hiver est positif parce que les chiffres sont en légère régression. Elle explique : " Il est positif parce que les équipes ont acquis vraiment une certaine expérience dans la gestion des différentes situations. Avec le temps, on a aussi une meilleure connaissance du public mais tout ça change et évolue. Et, ici par exemple, on s’aperçoit que le public se déplace en utilisant différemment le dispositif et donc, maintenant, on va s’atteler à essayer de comprendre pourquoi et peut-être de l’accompagner dans cette transition. Par ailleurs, pour la première fois dans nos statistiques, les jeunes ont supplanté la catégorie des plus de 35 ans. Et cela nous interepelle parce qu’ils ont d’autres comportements. Ils sont plus souvent en bande parfois avec des chiens. Ils sont tout neufs dans la rue et dans cette volonté d’être dans une position de réinsertion, le gros travail éducatif de nos équipes va être de les amener vers autre chose que la rue. "
Le phénomène des squats, dont 132 ont été répertoriés sur le territoire carolo, reste également préoccupant, avec des pics sur Charleroi-Ville, et sur Jumet. Ils ont nécessité un déploiement plus vaste des équipes chargées de venir en aide à ceux qui les occupent, particulièrement fragilisés et qui font peu appel aux services sociaux. On a également constaté que le public sans abri reste toujours très présent à Charleroi, et la cellule SDF du CPAS de Charleroi a vu croître considérablement son nombre de demandes d'aides sociales.
Enfin, cette période hivernale aura aussi été celle d'une importante participation citoyenne, avec des habitants venus distribuer de la nourriture ou des vêtements devant les accueils de soirée ou les abris de nuit.
