Par rapport aux critiques de la Ligue des Droits humains, qui demandent que le pouvoir législatif fasse son travail de contrôle de l’Exécutif, la présidente de la Chambre, Eliane Tillieux (PS) répond : "Tout le monde a le droit de réagir et de donner son sentiment. Je n’ai pas eu de contact direct avec la Ligue des Droits humains. Ils auraient pu se rendre compte qu’avec le Premier ministre, nous avons organisé les travaux", a-t-elle expliqué.
Un projet de loi "Pandémie " est à l’examen au gouvernement actuellement. Il prévoit d’établir un cadre pour les mesures qui doivent être prises pour gérer le contexte de pandémie. Ce cadre pourrait aussi servir pour les éventuelles futures pandémies. Ce projet de loi "sera transmis au Parlement dès adoption en première lecture, cette semaine, la semaine prochaine, c’est dans les prochains jours", explique la Présidente de la Chambre. "Dès que je recevrai du gouvernement, du Premier ministre, cette lettre qui annonce l’avant-projet, j’enverrai en commission Intérieur le projet de loi Pandémie, porté par la ministre de l’Intérieur pour qu’il y ait débat. C’est ce que la société civile demande, une publicité autour de ces différentes mesures et comment on pourra gérer, maintenant et à l’avenir, les éventuelles pandémies", explique Eliane Tillieux.
Quant aux arrêtés ministériels dénoncés par la Ligue des Droits humains, Eliane Tillieux reconnaît qu'"actuellement, effectivement, il n’y a pas de loi qui régit". Et elle ajoute : "Ces arrêtés ministériels, j’ai également demandé au Premier ministre qu’on puisse les obtenir avant envoi au Moniteur belge pour publication, qu’ils soient transmis au Parlement et je fais la proposition en conférence des Présidents, pour que ces différents arrêtés puissent être analysés dans les différentes commissions permanentes, en Santé, en Intérieur, en Mobilité etc.".
Les arrêtés ministériels pris depuis l’automne seraient à considérer comme une nécessité devant l’urgence de la situation. "Aujourd’hui, la pandémie exige des décisions rapides, ce qui n’est pas du tout la réalité d’un projet ou d’une proposition de loi. Donc, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Aujourd’hui, il y a des réactions rapides face à la pandémie, mais à l’inverse, il y a un travail de fond qui s’effectue, tant au niveau du gouvernement qu’au niveau du Parlement pour essayer de mettre en place le cadre légal nécessaire et nous y travaillons ".
Ce travail de fond, c’est le projet de loi Pandémie que le Parlement pourra analyser dans quelques jours. "La loi Pandémie nous sera proposée dans le cadre de l’avant-projet. Toutes les remarques et réflexions du Parlement seront transmises au gouvernement pour la deuxième lecture, en même temps que les remarques du Conseil d’Etat et que l’avis de l’Autorité de Protection des données. Le gouvernement pourra, à nouveau, amender son texte, le cas échéant, reprendre des contacts, redemander des avis et puis, revenir après au Parlement avec un texte finalisé qui suivra alors le tempo normal d’une loi, passera en commission parlementaire et reviendra en séance publique. Cela prendra évidemment une série de semaines, voire deux, trois mois", explique Eliane Tillieux, la Présidente de la Chambre.