Déjà en novembre dernier, lorsqu'elle avait marché au bras de Marcos Junior lors du mariage d'une puissante famille près de Manille, le symbole n'avait pas échappé aux Philippins: un mariage politique avait été scellé.
L'arrangement a impliqué plusieurs puissantes dynasties politiques qui contrôlent des pans entiers du pays, et qui ont les moyens de persuader les électeurs de soutenir le candidat de leur choix.
Selon les analystes, la popularité du clan Duterte dans le sud des Philippines a joué un rôle crucial dans la victoire de Marcos Jr.
"L'avance de Marcos est en grande partie attribuable à Sara Duterte et au pouvoir des Duterte", estime l'analyste politique Richard Heydarian.
"Je pense que nous aurions assisté à une course complètement différente si Sara Duterte avait décidé de se présenter à la présidence. Il est probable que Marcos ne se serait pas présenté du tout", ajoute-t-il.
Une ligne politique semblable
Si elle entretient des relations houleuses avec son père, Sara Duterte est toujours restée en phase avec lui sur le plan politique.
Connue pour son caractère colérique - elle a notamment frappé un huissier d'un tribunal devant les caméras de télévision - elle a un penchant pour les grosses motos et les tatouages.
Elle est mariée et a trois enfants surnommés "Sharkie", "Stingray" et "Stonefish", le premier surnom faisant référence à un "petit requin", et les deux autres à des poissons dotés de dards venimeux.
Elle est entrée en politique en 2007, en devenant pendant trois ans l'adjointe de son père à la mairie de Davao, le fief familial des Duterte. Père et fille ont ensuite échangé leurs postes pendant les trois années suivantes, et Sarah Duterte est redevenue maire quand Rodrigo a été élu à la présidence en 2016.
Elle a fait office de première dame lors de certains des voyages officiels de M. Duterte à l'étranger pendant son mandat.
Elle avait également pris sa défense pendant sa campagne de 2016, quand il avait soulevé un tollé international en plaisantant au sujet d'une missionnaire australienne violée et assassinée dans une prison à Davao en 1989.
"Ce n'est pas une blague. Je suis une victime de viol. Mais je voterai quand même pour le président Duterte", avait-elle écrit dans un post sur Instagram, effacé depuis.