"Des arrêtés ministériels seront pris aujourd’hui pour décréter une interdiction de circuler dans la zone de 63.000 hectares concernés par les cas de peste africaine." C'est ce qu'a annoncé le ministre René Collin, ministre wallon de l'Agriculture, au micro de la RTBF en marge de la réunion des ministres belges de l'Agriculture avec la Commission européenne, pour envisager l'évolution du dossier de la peste porcine africaine touchant les sangliers du sud du pays.
Un mois minimum
L'objectif est d'éviter la dispersion de la peste porcine africaine par des sangliers atteints car le facteur humain est le principal facteur de propagation du virus. "Ces arrêtés d’interdiction de circuler s’ajoutent aux mesures déjà prises visant à interdire la chasse et le nourrissage dans cette zone. L’interdiction de se promener dans ces forêts sera prise pour un délai d’un mois minimum", a-t-il ajouté. La zone couvre 14 communes du sud de la province totalement ou en partie et elle s’arrête à la frontière française. 60 élevages de porcs sont présents dans ou à proximité de la zone et doivent donc prendre des mesures de confinement.
Une fois que les zones restreintes auront été définies - peut-être même clôturées si cela s'avère nécessaire -, les sangliers y seront éradiqués, confirme le ministre. Il insiste une nouvelle fois sur la nécessité, même en dehors de la zone des 63.000 ha, de réaliser les prélèvements indiqués sur la population de sangliers, qui reste trop importante en Wallonie.
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Dans le but de garantir à leurs chasseurs suffisamment de bêtes à tirer, il arrive que des titulaires de chasse infligent des amendes pouvant aller jusqu'à 500 euros si le chasseur tire une femelle reproductrice. "Ça ne va pas, je veux interdire ces amendes", confirme René Collin. Il se dit lui-même ciblé par des menaces de mort sur les réseaux sociaux en raison de cette recommandation à tirer les laies, "mais je n'en ai rien à cirer", balaie-t-il, rappelant la nécessité de réduire la surpopulation de sangliers.
Les titulaires de chasse seront par ailleurs associés au dépistage des animaux malades et des cadavres, pour ne pas passer à côté d'îlots de sangliers contaminés.
Le transport probablement à l'origine de l'arrivée de la maladie
Comme ce fut le cas à l'été 2017 en Tchéquie, il y a plus de neuf chances sur dix que le transport soit à l'origine de l'infection de sangliers par la peste porcine africaine au sud de la province de Luxembourg, a indiqué lundi le ministre wallon de l'Agriculture René Collin, à l'issue d'une réunion avec les autorités européennes aux côtés du ministre fédéral Denis Ducarme.
"Il faut sensibiliser tous les Etats membres aux dangers des transports, agir davantage via les contrôles douaniers ainsi que sur la sensibilisation des transporteurs via leurs syndicats professionnels", a commenté M. Collin (cdH). Il souligne que le virus peut rester présent plusieurs mois dans des denrées comme le saucisson, et même deux ans dans la viande congelée. Un bout de sandwich infecté est capable de déclencher une contamination.
Le dossier sera mis à l'ordre du jour de la réunion informelle des ministres européens de l'Agriculture, la semaine prochaine en Autriche, a ajouté M. Ducarme (MR).