Une relation sans confiance
Car entre la CIA, les services secrets américains, et Donald Trump, ce n’est pas le grand amour. Il n’est pas rare que la CIA ne divulgue pas toutes ses informations au président des États-Unis, mais concernant le milliardaire américain, les agents marchaient sur des œufs. Certains parmi l’agence considéraient même que le président constituait un risque pour la sécurité du pays, car il n’hésitait pas à utiliser des informations confidentielles pour servir ses propres intérêts, comme l’explique Douglas Londan, haut responsable de la CIA dans son livre "The Recruiter".
Le New York Times nous conte ainsi quelques-uns de ses "hauts faits" : publier sur Twitter une photo confidentielle d’une explosion sur un site de lancement de satellites en Iran, qui divulgue ainsi les capacités de surveillance tactique des États-Unis. Ou encore, la révélation d’informations secrètes aux Russes sur un complot de l’État islamique, mettant ainsi en danger des agents israéliens, à l’origine de l’information, et de la CIA.
Donc, quand Donald Trump quitte la Maison Blanche avec de nombreuses caisses, le doute plane sur leurs contenus. Ce n’est qu’un an après, début 2022, que les événements s’accélèrent. Les Archives nationales, au bout d’âpres négociations avec les avocats de Trump, obtiennent quinze boîtes de documents. Et de découvrir que des documents classés confidentiels s’y trouvent. Le FBI conduit alors quelques interviews avec des responsables de la Maison Blanche présents lors des derniers jours de Trump, et il semblerait que certains agents fédéraux auraient déjà été faire une visite à Trump à Mar-a-Lago, selon le New York Times.
La stratégie du doute et du dénigrement
Ce qui nous amène au 8 août, et cette fameuse perquisition. Trump joue alors la carte de la bataille de communication, terrain connu et qu’il maîtrise plutôt bien via les réseaux sociaux. C’est lui-même qui annonce la descente du FBI, dans une déclaration tonitruante où il décrit sa résidence comme "assiégée", "occupée par de nombreux agents du FBI" et de conclure : il est victime d’une "persécution politique". Face à lui, la justice et le FBI gardent le silence, par devoir de réserve.
Alors que ses partisans répandent l’information sous son prisme, il en rajoute en couche en insinuant que les agents auraient placé des preuves contre lui dans Mar-a-lago : "Pourquoi ont-ils fortement insisté pour que personne ne les observe, et fait sortir tout le monde ?” demande-t-il. La guerre de communication est lancée, et le Procureur général Merrick B. Garland ne reste pas muet bien longtemps.