On sait que l’alimentation bio, le circuit court aussi ont connu un véritable engouement pendant la crise sanitaire. Deux années de forte progression pour la vente de ces produits, mais aujourd’hui, le marché connaît un sérieux coup de frein; moins de produits bio vendus ces derniers mois, des caddies plus petits, des chiffres d’affaires en baisse pour un secteur habitué jusqu’ici à la croissance.
Ce ralentissement est d’autant plus marqué que c’est une première et que les années 2020 et 2021 avaient été tout à fait exceptionnelles. Mais la baisse dans le secteur du bio a commencé à se ressentir dès la fin des confinements et s’accentue ces derniers mois.
"C’est très certainement dû à l’inflation galopante, estime Alexis Descampe, CEO de la chaîne de magasins bio Färm, et la pression sur le pouvoir d’achat et les budgets des ménages qui font que les gens allouent leur budget à ce qu’ils peuvent, pour faire face en même temps à la montée des prix de l’énergie, etc."
Un niveau d'avant-pandémie
Les chiffres reviennent ainsi à un niveau inférieur de celui de l'avant-pandémie, celui de 2018-2019.
Et cela semble pareil dans les grandes surfaces: les gens font plus attention à ce qu’ils achètent. Mais la tendance est nettement plus marquée pour les produits bio, confirme Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize: "On constate en tout cas un impact par rapport au prix plus élevé du bio. Parce que pour donner un exemple super concret, on a par exemple un traitement de vin bio qui ne connaît pas une vraie différence de prix avec le vin conventionnel. Et là, par exemple, on observe une tendance à la hausse, donc on voit quand même un lien direct avec le prix".
Le problème, c’est donc le prix du bio, ou plus exactement la réputation de pratiquer toujours des prix plus élevés.
Selon plusieurs personnes interrogées, les fondements du marché bio ne sont pas en cause. La baisse serait plutôt liée à la conjoncture actuelle. Le consommateur continuerait d’attribuer de l’importance aux valeurs environnementales, de santé ou d’éthique associées généralement au bio, mais s’en détourne par prudence budgétaire au profit des produits conventionnels.