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Pénurie de taxis à Mons : "On a énormément de demandes et pas assez de chauffeurs"

Pénurie de taxis à Mons : "On a énormément de demandes et pas assez de chauffeurs" (Vivacité Mons 22/02/2023)

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Par par Martin Caulier

Peut-être avez-vous déjà eu la mauvaise expérience d’appeler une société de taxi à Mons et de vous entendre dire qu’il n’y a pas de chauffeur de libre. Cela arrive plus souvent que la normale. La cause : un manque de chauffeurs dans la région montoise.

Orlando Olivier est chauffeur pour la société taxi Willy depuis 11 ans. Selon lui, "on a énormément de demandes et pas assez de chauffeurs. Beaucoup de personnes maintenant aiment bien avoir leurs week-ends et leurs jours fériés". Il faut dire que le métier n’est pas de tout repos. Pour Orlando, une journée normale commence à 7 heures et termine à 18 heures. Ça, c’est sans compter les imprévus. "J’ai déjà conduit des clients jusque Metz, Liège, Bruxelles, …" et ça, forcément, ça rallonge les journées.

Un métier pas de tout repos, donc, et qui est soumis à plusieurs conditions. "On doit passer un examen, avoir un casier judiciaire vierge, etc." 

Cet après-midi, Orlando reçoit un appel de la centrale. Il doit aller chercher un couple qui vient de faire ses courses à Cuesmes. "On prend le taxi trois fois par mois pour aller faire nos courses. On le voit, parfois ils ne savent pas venir nous chercher parce qu’ils n’ont pas de chauffeurs. Ce n’est pas facile pour nous mais en même temps je les comprends, ce n’est pas facile pour eux non plus", explique Marc.

Sur Mons, on compte seulement 5 sociétés de taxi pour une quarantaine de chauffeurs.
Sur Mons, on compte seulement 5 sociétés de taxi pour une quarantaine de chauffeurs. © RTBF

5 sociétés pour une quarantaine de chauffeurs

A Mons, on compte à peine cinq sociétés de taxi. Ensemble, elles représentent à peu près 40 chauffeurs. Pas étonnant dès lors que toutes les courses ne puissent pas être assurées. Le manque de chauffeurs s’exprime de manière encore plus criante lors de grands évènements comme lors du Doudou.

Pour Orlando, les tarifs des courses doivent être revus.
Pour Orlando, les tarifs des courses doivent être revus. © RTBF

Des tarifs vieux de 10 ans

Didier Malaise est le patron de taxi Willy. Il vient de reprendre les rênes de la société familiale il y a deux mois à peine. Pour lui, les difficultés à recruter de nouveaux chauffeurs s’expliquent aussi par les tarifs pratiqués à Mons. "Nous travaillons avec des tarifs qui ont plus de 10 ans. Dans la plupart des villes, ils ont connu des augmentations successives depuis 2010. Ici, les augmentations ont été bloquées". Les tarifs sont en fait fixés par les autorités communales montoises. C’est la raison pour laquelle Didier Malaise plaide pour une révision des tarifs.

En attendant, les tarifs pratiqués dans la région montoise sont les plus bas de la région. Une bonne nouvelle pour le client mais pas pour Didier Malaise. Car les tarifs actuels ne reflètent pas l’évolution des coûts du carburant ou encore le prix des voitures.

Alors, pour continuer son activité dans le taxi, Didier Malaise a sa propre solution. L’homme est aussi actif dans l’immobilier. "Je sens que la rentabilité dans le milieu du taxi diminue de jour en jour. J’ai donc saisi une opportunité. Ça me permet d’avoir des revenus qui me permettent de compenser l’autre activité des taxis".

Difficile donc d’attirer des jeunes dans la profession. C’est pourtant le pari que Didier Malaise fait. Il espère d’ailleurs engager deux nouveaux chauffeurs prochainement.

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