PS et Ecolo, au nom de l’accessibilité des soins dans les provinces de Hainaut et Namur, considèrent que ce dossier est primordial. Le MR pense que l’organisation d’un master ne réglera pas le problème, que c’est une dépense injustifiée et du sous-localisme. On connaît les deux thèses en présence, on ne va pas les départager ici. Mais en creux, cette polémique révèle aussi la passivité des autorités francophones face au problème de la pénurie de médecin, surtout des généralistes.
Numerus clausus
Le problème est qu’il existe un numerus clausus, qu’il est fédéral et verrouillé par le nord du pays. C’est le coup classique. Un dossier éclaté entre fédéral pour le numerus, la Fédération pour les études et la Région pour l’organisation des soins. Or les francophones ont historiquement considéré que l’essentiel du problème venait du numerus clausus, qu’en diplômant plus on aurait plus de médecins.
C’est sans doute tout à fait vrai, mais à partir du moment où il a bien fallu constater que ce dossier bloquait, les francophones n’ont pas mis en place de stratégie concertée. La Région wallonne a bien décidé d’un fonds d'impulsion (la prime impulseo) qui permet l’installation de jeunes médecins dans des communes en pénurie. L’Avenir explique ce matin qu’il y a 146 communes en pénurie, surtout dans les provinces de Luxembourg, le sud de Liège et de Namur. Mais cela ne permet pas, pour l’instant de régler le problème.
Organisation des soins
C’est toute l’organisation des soins de première ligne qui est en cause. Les mutuelles ont pointé d’autres mesures possibles. Comme l’organisation territoriale en maison médicale. Les médecins peuvent partager des locaux et un secrétariat. Ça existe de plus en plus, mais encore trop peu. On parle aussi depuis longtemps de favoriser la possibilité pour les médecins généralistes de décharger une partie de leur travail sur des auxiliaires, par exemple des infirmières ou aides soignants qui pourraient par exemple vacciner, soigner une petite plaie, ou prendre les paramètres de base et rendre les généralistes plus disponibles. Autant de solutions organisationnelles qui nécessitent de la concertation entre niveaux de pouvoir et avec les acteurs de la santé.
Bref, si la question du master en médecine de Mons et de Namur est motivée par un réel souci d’accessibilité des soins, il serait cohérent que la question de l’organisation des soins de première ligne devienne elle aussi une question de gouvernement.