Pour Gabriel Perl, ex-administrateur général de l’Office national des Pensions et membre de la Commission chargée des pensions qui a émis le rapport sur la réforme, "il ne faut pas s’inquiéter, ni s’alarmer. L’occasion nous a été donnée de bien réfléchir à une réforme des pensions qui nous permettre d’avoir un régime qui soit tenable à long terme."
"Le système tel qu’il est aujourd’hui est intenable, parce que le financement des pensions – compte tenu du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie – rend la charge financière beaucoup trop lourde, et c’est également l’avis du Bureau du Plan", ajoute-t-il.
Le professeur d’économie de l’UCL Jean Hindriks, qui a également travaillé sur ce rapport, estime lui qu’il n’y a pas seulement un problème de financement du système, mais également " -un problème d’adéquation avec les nouvelles formes d’organisation sociale, notamment la dimension familiale".
Il précise également que certaines pensions sont trop peu importantes, que la "qualité sociale" de nos pensions est donc mise en cause et qu’il existe un manque de liaison au bien-être. "Le problème du financement est donc un point de départ, commente-t-il. Nous sommes comme des médecins face à un malade : on nous a donné un diagnostic et nous proposons des remèdes."
"Deux stades de football remplis de pensionnés"
Et le malade est apparemment très malade. Actuellement, les pensions représentent 11% du PIB. Un coût encore tenable, mais qui passera à 14% dans quinze ans : un luxe que la Belgique pourra difficilement payer.
L’année dernière, le nombre de nouveaux pensionnés a atteint un nombre record, dépassant les 120 000 personnes, soit l’équivalent de "deux stades de football remplis", selon les mots de Jean Hindriks. "Cela représente une somme d’argent supplémentaire qu’il faut trouver."
Cet argent supplémentaire, il ne faut pas le "trouver" pour Peter Timmermans, administrateur-délégué de la FEB, car "cela reviendrait à reporter la facture à la génération suivante". Il faut, au contraire, réformer le système et "préparer l’année 2030 dès aujourd’hui".