L'épouse du candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, soupçonnée d'emplois fictifs, a touché au total plus de 930 000 euros comme "assistante parlementaire" et comme collaboratrice de La Revue des Deux Mondes, affirme l'hebdomadaire français Le Canard Enchaîné dans son édition à paraître mercredi.
Plus de 800 000 euros perçus en tant qu'assistante parlementaire
Mercredi dernier, l'hebdomadaire avait révélé que Mme Fillon avait touché 500 000 euros en tant qu'assistante parlementaire de son époux entre 1998 et 2002, puis durant six mois en 2012. Elle avait également été employée comme collaboratrice par le suppléant de François Fillon, Marc Joulaud, de 2002 à 2007.
Dans son édition à paraître mercredi, Le Canard chiffre désormais à 831 440 euros brut la somme perçue par Penelope Fillon, qui aurait aussi été assistante parlementaire entre 1988 et 1990.
Penelope Fillon aurait aussi touché 100 000 euros pour sa collaboration à La Revue des Deux Mondes pour des travaux dont l'hebdomadaire satirique dit ne pas avoir trouvé de trace.
François Fillon "confiant" et "serein"
Le candidat conservateur a par ailleurs rémunéré deux de ses enfants comme assistants parlementaires pour 84 000 euros, selon les informations publiées par le journal le jour où les enquêteurs ont saisi des documents à l'Assemblée Nationale. Depuis le début du scandale, François Fillon assure n'avoir rien à se reprocher.
Ce nouvel épisode de l'enquête intervient au lendemain de l'audition de François et Penelope Fillon, séparément, par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Le Canard enchaîné était déjà à la base de la révélation du scandale, dans son édition de mercredi dernier.
De son côté, François Fillon a dénoncé une "opération d'une extrême ampleur de calomnie très professionnelle". Il s'est par ailleurs dit "confiant" et "serein" dans l'attente de la clôture de l'enquête judiciaire le visant.
"Penelope Fillon n'avait aucun badge à l'Assemblée nationale"
Par ailleurs, BFMTV affirme que les enquêteurs qui cherchent encore des éléments matériels, ont constaté que Penelope Fillon n'avait aucun badge à l'Assemblée nationale et aucune adresse mail à l'Assemblée. Elle n'avait pas plus de permanence dans la Sarthe. Selon l'avocat de François Fillon cette dernière était localisée à leur domicile.
A ce stade de l'enquête, il n'y a donc aucune preuve matérielle de la réalité du poste d'attachée parlementaire occupée par Penelope Fillon.
