Pékin Express : Gut-Behrami dans l’histoire, les larmes d’adieu de la légende Shaun White, Marchant forfait

On le pressentait, Armand Marchant renonce au slalom géant de dimanche 13 février. Touché à la cheville juste avant les Jeux, le skieur liégeois avait déjà dû faire l’impasse sur le Super G il y a quelques jours.

S’il a bien tenté de skier aujourd’hui pour tester son pied, Armand ressent encore trop de douleur. Il souffre d’une déchirure partielle d’un tendon de la cheville. C’est donc une mauvaise nouvelle pour le skieur qui espère toujours participer au slalom, sa spécialité, le 16 février. C’est donc une véritable course contre la montre qui commence pour lui et pour son staff.

La Suissesse Lara Gut-Behrami a enrichi son immense palmarès de l’or olympique en remportant le super-G des Jeux de Pékin vendredi, sa deuxième médaille à Yanqing après le bronze du géant.

Exultant sur le podium pour sa troisième médaille olympique, une moisson entamée en 2014 par le bronze de la descente, la skieuse de Comano a devancé l’Autrichienne Mirjam Puchner de 22/100 et l’autre Suissesse Michelle Gisin de 30/100.

"Je vais savourer, c’est le bon jour pour laisser sortir les émotions. Tout le monde a pleuré à la maison, mon mari, ma maman. C’est si beau. J’ai toujours pleuré aux JO, mais normalement pour d’autres raisons", a-t-elle expliqué à la presse, elle qui avait fini 4e du super-G en 2014 comme en 2018.

A 30 ans, la Tessinoise devient la première skieuse à décrocher l’or olympique du super-G dans la foulée d’un titre de championne du monde (en 2021 à Cortina d’Ampezzo). Elle est également la première sportive de son pays (hommes ou femmes) à gagner cette discipline aux JO, réparant une anomalie pour la Suisse. Elle poursuit donc la folle histoire d’une adolescente surdouée médaillée mondiale à 17 ans en 2009, et d’une carrière en deux temps.

Après avoir conquis le globe de cristal en 2016, son apogée, elle se blesse gravement à un genou en 2017, début d’une longue éclipse sportive, jusqu’à la renaissance à l’hiver dernier : outre des Mondiaux exceptionnels (or en super-G et en géant, bronze en descente), elle survole le classement de la discipline et finit deuxième de la course au gros globe avant sa consécration à Pékin.

Incarnation du snowboard pendant deux décennies, Shaun White était traversé par des "émotions contradictoires" après le dernier concours de half-pipe de sa vie aux JO-2022. Un dernier tour – à 1440 degrés – et puis s’en va. La légende du snowboard Shaun White n’a pu s’élever sur le podium d’une épreuve marquée par la première historique du Japonais Ayumu Hirano enfin titré.

"Trois sur cinq, ce n’est pas mal", a commenté le triple champion olympique américain en cinq participations, les yeux verts embués et la gorge étranglée par des sanglots. "C’est fou. Je fais défiler ma vie dans ce sport. Je n’arrête pas de penser à ce jour où j’ai eu mon premier snowboard".

C’est triste de faire mes adieux, mais je suis tellement soulagé de dormir la nuit, de ne plus penser aux runs… Je n’aurai plus jamais à être en haut du pipe, stressé à me demander si c’est le jour où je vais me blesser en essayant de repousser constamment les limites."

Une quatrième médaille d’or paraissait hors d’atteinte. Ayumu Hirano, premier et seul snowboardeur de la planète à avoir réussi en compétition un triple cork, en a posé trois en finale. Dont le dernier de ces triples saltos combinés à quatre tours sur lui-même dans l’ultime passage du concours pour prendre la tête.

Shaun White, âgé de 35 ans, n’ajoutera pas une énième médaille à son palmarès sans égal bâti, en plus de ses trois titres olympiques (2006, 2010 et 2018), de 13 médailles d’or aux Winter X Games, le rendez-vous phare des sports extrêmes hivernaux, un record. Et même de deux autres aux Summer X Games, en skateboard.

Après sa victoire lors du 3000 mètres jeudi (ponctuée d'un record olympique), Irene Schouten a également triomphé dans le 5000 mètres en patinage de vitesse. La patineuse néerlandaise a franchi la ligne d'arrivée avec un temps de 6:43:51 sur l'Anneau national de patinage de vitesse, signant là aussi un nouveau record olympique.

La Canadienne Isabelle Weidemann et la Tchèque Martina Sablikova complètent le podium.