C'est incontestablement une des stars de ces jeux d'hiver.
Elle est Chinoise, elle a 18 ans et elle a survolé vendredi l'épreuve de ski half-pipe. Eileen Gu a encore pris une autre dimension avec sa troisième médaille olympique.
Assurée de l'or avant même son troisième run de la finale, la jeune championne s'est offert le luxe d'une dernière descente sans pression, à la parade face aux tribunes pour une fois bruyantes du snowpark de Zhangjiakou.
"J'étais transportée par l'émotion et je me suis dit que j'avais vraiment mérité ce tour d'honneur. Un beau point final à cette incroyable aventure olympique", a-t-elle réagi dans l'aire d'arrivée. "Je suis épuisée, mais tellement heureuse. Je viens de vivre les deux plus belles semaines de ma vie".
Née en Californie d'un père américain et d'une mère chinoise, Eileen Gu, objet de toutes les attentions dans le pays organisateur, a écrasé comme attendu sa discipline de prédilection avec un meilleur run de 95,25 points, loin devant toutes ses rivales.
Championne du monde en titre du half-pipe, la Chinoise dispose d'une marge conséquente sur la concurrence dans cette discipline technique, dont elle s'est déjà adjugé le globe de cristal cette saison en s'imposant lors de chacune des étapes de Coupe du monde qu'elle a disputées.
La Canadienne Cassie Sharpe, championne olympique 2018, a pris la deuxième place avec 90,75 points, devant sa compatriote Rachael Karker (87,75 points), médaillée de bronze.
"Je ne sais pas comment elle fait. Elle est engagée dans trois disciplines et monte à chaque fois sur le podium", a salué sa dauphine Cassie Sharpe, admiratrice. "Elle est extrêmement talentueuse. C'est une machine".
C'est la troisième médaille de Gu, la Chinoise a soufflé l'or à la Française Tess Ledeux sur le big air, qui faisait son entrée au programme des Jeux en ski, et arraché au mental l'argent du slopestyle.
"Je ressens énormément de gratitude et un sentiment d'accomplissement après des années et des années de travail. C'est comme prendre une grande bouffée d'oxygène", a-t-elle ajouté, ses mèches blondes colorées dépassant d'un bonnet en forme de panda.
Egérie publicitaire, mannequin à ses heures et future étudiante à la prestigieuse université américaine de Stanford, Gu se veut une ambassadrice de son sport dans le pays de sa mère, qu'elle a choisi de représenter en 2019 et dont elle maîtrise parfaitement la langue et les codes culturels.
Habile communicante au sourire radieux, la désormais triple médaillée olympique affirme se sentir à la fois Chinoise et Américaine et vouloir servir de pont entre ses deux pays. Une diplomate en tenue de ski.