Après deux EP et un véritable succès d’estime, le belge Geeeko revient cette fois-ci avec un premier album ! "Peine 333" est un projet à deux facettes, à la fois ambitieux et introspectif, entre rêves et désillusions.
Geeeko a toujours su s’adapter, c’est d’ailleurs de là qu’il tient son blase. Le plus reptile des rappeurs belges se faufile dans les méandres du game et "s’endurcit parmi les hyènes", comme il l’exprime dans ce nouveau projet. Un projet qui démarre sur une connexion avec un autre phénomène made in BX : Frenetik. Les deux artistes semblent apprécier bosser ensemble puisqu’ils se sont déjà invités mutuellement sur leurs projets respectifs dans le passé. Sur "Hustler", la complémentarité entre la vibe chantée de Geeeko et le flow découpé du rappeur d’Evere fait mouche une fois de plus.
Un long chemin
"J’ai dû batailler pour sortir du lot", chante Geeeko. Né au Burundi, il a grandi au Rwanda jusqu’à ses sept ans avant de rejoindre le Burkina-Faso. Avec toutes ses influences de musiques afro comme bagage, il débarque en Belgique à l'âge de 14 ans et prend une claque en découvrant le rap via Kaaris. Le son est parfait pour un ado qui vient de loin à l’époque. C’est décidé, il fera du rap.
Et on ne peut que le féliciter aujourd’hui d’avoir pris cette décision ! Car depuis, les skills se sont développées et une vraie identité s’en est dégagée. Ses locks colorées et ses refrains mélodiques contrastent avec une facette plus sombre et des lyrics parfois désabusés. Mais cette identité est surtout celle d’un gars déterminé qui transpire l’ambition à grosses gouttes. "C’est pas le moment de lâcher petit", lâche-t-il dans "Petit", même s’il admet quand même que c’est parfois dur "d’être le seul à croire en soi".