PDC*line Pharma, une biotech liégeoise, financée en partie par les Coréens: une bonne nouvelle pour la Wallonie

PDC*line Pharma, une biotech liégeoise, financée en partie par les Coréens: une bonne nouvelle pour la Wallonie

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Par Avec Maxime Paquay

PDC*line Pharma, une biotech liégeoise, vient de récolter 20 millions d’euros supplémentaires en argent frais et en subventions. L’entreprise développe entre autres un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon.

Cette levée de fonds à 20 millions d’euros est donc une très bonne nouvelle pour l’entreprise qui espère finaliser les essais cliniques de son produit phare au plus tard pour la fin 2022, avant peut-être une commercialisation de ce vaccin thérapeutique.

Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour la Wallonie, d’abord parce que PDC*line est "une expat'", une entreprise fondée en 2014 à Grenoble, en France, et qui a déménagé deux ans plus tard à Liège.

Eric Halioua, patron de cette biotech, explique: "Début 2016, la société était vraiment toute petite, il y avait deux ou trois employés, et j’ai fortement recommandé de venir s’implanter ici en Belgique, notamment en Wallonie, parce que l’écosystème était très propice au développement de ce type de société, qui est à la fois une société de thérapie cellulaire et active dans le vaccin thérapeutique. En plus, le financement et l’accès aux ressources humaines qualifiées sont vraiment une grande force".

Il y a également une grande présence d’entrepreneurs et de centres de recherche qui font que l’ancrage wallon pour ce secteur pharmaceutique et des biotechnologies est de plus en plus important, en plus d'une main-d’œuvre qualifiée et des fonds publics. Et parmi les nouveaux investisseurs de PDC*line, il y a d’ailleurs deux fonds publics belges.

Fonds coréens

Mais également trois nouveaux investisseurs sud-coréens qui injectent aujourd’hui en tout plus de six millions d’euros dans une entreprise wallonne.

En mars dernier, PDC*line a en effet signé un accord avec LG Chem, la branche chimie de la marque des écrans plats LG, qui est donc un géant coréen.

"Ça nous a donné une image, une notoriété en Asie, et notamment en Corée, où LG est vraiment considéré comme une institution, et ça nous a permis d’attirer aujourd’hui pour ce tour de financement trois fonds coréens, dont Korea Investment Partners, qui est l’un des plus gros fonds asiatiques et de loin le plus gros fonds en Corée, puisqu’ils ont plus de 2,6 milliards d’euros d’investissement", précise la patron.

La valeur de la technologie développée en Wallonie intéresse les investisseurs asiatiques. Parce que dans de nombreux secteurs innovants aujourd’hui, les entreprises européennes en sont souvent réduites à se reposer sur des technologies étrangères, notamment asiatiques si l’on prend le cas des batteries électriques. Mais dans ce secteur des sciences de la vie, il semble bien que l’Europe, et la Belgique en particulier, ait une carte à jouer.

Manque criant de personnel

Mais les biotechs wallonnes qui se font racheter par des entreprises étrangères, ce n’est pas un problème ?

Un rachat est même parfois plutôt une bonne nouvelle pour Eric Halioua. "Je pense que c’est même un facteur de succès d’en avoir. Il y aura encore des rachats. Ce que nous espérons, c’est qu’avec la multiplication et la maturation de cet écosystème et la densification des ressources humaines, vous ayez de plus en plus, comme ça s’est passé à Boston ou dans d’autres secteurs, de sociétés qui viennent s’implanter et que vous ayez des acteurs qui vont jusqu’à la commercialisation".

Un rachat par une société étrangère ne signifie pas nécessairement une délocalisation. C’est en fait la structure, le modèle du secteur qui veut ça. Une petite entreprise n’a pas nécessairement vocation à distribuer des vaccins à grande échelle.

Le problème, pour Eric Halioua, c’est le manque de main-d’œuvre qui commence à se faire criant en Belgique — ingénieurs ou techniciens de production par exemple. Ce n’est pas un problème irrémédiable, mais qui demande que l’on investisse aussi dans la formation.

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