A la soirée d’ouverture le week-end dernier, la Companhia Nacional de Bailado de Lisbonne proposait la danse néo-classique du vétéran hollandais Hans van Manen. Une soirée composée de trois œuvres courtes d’une vingtaine de minutes. Une danse presque abstraite, en référence colorée à Mondrian mais qui dessinait une belle grammaire du corps allongé, étiré, très sensuel avec un jeu de bras délicat. Un classicisme indémodable, abstrait et concret qui a ravi et séduit grand public et amateurs plus pointus.
Avec Mercedes Dassy, la parole est donnée à une jeune interprète qui a fait ses classes avec Liesbeth Gruwez (AH/HA) et poursuit de belles collaborations avec, entre autres, Leslie Mannès (Forces). Elle s’est lancée depuis deux ans dans des aventures personnelles centrées sur un féminisme moderne. Au remarqué i-Clit, à l’humour décapant, pied de nez subtil au machisme ordinaire (nominé aux Prix de la Critique 2018), succède un deuxième volet. b4 summer qui se veut une réflexion sur l’engagement féministe à la structure fragile. Commencée dans l’immobilité d’un divan, poursuivie au sol par un cri primal déchirant, la performance se poursuit par un chant à la douleur contenue. J’avoue être resté un peu en marge de ce spectacle étrange, dominé par une logique qui laisse trop peu de place à la danse. Mais le public jeune a "marché". Un spectacle performatif qui pose de bonnes questions sans me convaincre esthétiquement. Le troisième volet promis fera peut-être la synthèse de l’engagement et de l’art chorégraphique, comme le premier, i-Clit ?
b4 summer, présenté au Théâtre de Liège, fait étape en ce moment à la Balsamine à Bruxelles (jusqu’au 8 février) avant de filer sur Mars Mons (4 avril)