Dans le contexte actuel des prix élevés de l’énergie, le Marché matinal s’est intéressé au système de communauté d’énergie.
Première précision, contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’une forme d’achat groupé. Rappelons que l’achat groupé d’énergie permet à plusieurs consommateurs de négocier auprès des fournisseurs un tarif avantageux.
Quant à la communauté d’énergie, il s’agit de citoyens qui partagent une production d’énergie renouvelable.
Comment ça fonctionne ?
Prenons un exemple concret : vous habitez près d’un grand immeuble qui dispose de panneaux solaires sur son toit. Ses propriétaires n’utilisent pas toute l’électricité produite et décident de vous la revendre directement. Vous fixez un prix ensemble, souvent beaucoup plus intéressant que le prix du marché, et vous allez créer ce qu’on appelle une communauté d’énergie. C’est ce qui est fait notamment dans la commune de Ganshoren, à l’école Nos Bambins. L’établissement revend son électricité produite sur son toit à très bas prix à ses voisins.
Pierre Andrianne est l’un des voisins de l’école et il explique : "On a établi, à la dernière assemblée générale, le prix de l’ordre de 11 cent d’euro le kilowattheure, alors que je pense qu’un fournisseur classique est au moins à 50 ou 60 cent maintenant, parce qu’on a vraiment atteint des sommets. Donc, au départ, c’était une économie de l’ordre de 50 euros par an pour un consommateur moyen. Maintenant, on peut facilement tabler sur 200-250 euros." 250 euros par an, c’est donc, une belle économie, avec un prix du kWh (kilowattheure) qui se situe, comme le disait Pierre Andrianne, autour de 50 cent d’euro aujourd’hui.
Partager son énergie au sein d’un immeuble
Il existe d’autres types de partage d’énergie, par exemple au sein d’un même immeuble. Ici, le principe, c’est que l’énergie est produite par les occupants de l’immeuble qui se la partagent. Pour mieux comprendre, prenons l’exemple de ce qui se passe dans la commune de Saint-Gilles à Bruxelles. Une centaine de panneaux solaires ont été installés sur le toit d’un logement social : le Foyer du Sud. Ce dernier a fait l’investissement et ne facture aux habitants que les frais de raccordement, de distribution, les taxes. Au final, 16 appartements utilisent l’énergie solaire produite au sein de l’immeuble.
C’est deux fois et demie moins cher que le tarif social actuel
Corentin Allain est le responsable énergie au Foyer du Sud : "Aujourd’hui, l’électricité est d’abord partagée sur les communs du bâtiment, donc pour le fonctionnement des ascenseurs, de l’éclairage et de la chaufferie et des systèmes de ventilation. Ensuite, tout ce qui est en plus de la production est redistribué avec l’ensemble des locataires. Le kilowattheure que nous produisons sur la toiture est facturé 10 centimes du kilowattheure, donc c’est déjà bien inférieur par rapport à l’électricité du marché. C’est deux fois et demie moins cher que le tarif social actuel." L’avantage financier est donc important.
Les données actuelles ne permettent pas encore un recul sur une année facturée complète. Les gestionnaires du projet estiment cependant que l’électricité produite par les panneaux solaires représentera 25 à 30% de l’électricité consommée par appartement.