La réponse d’Alexander De Croo
À la Chambre, de nombreuses questions ont été posées au Premier ministre concernant notamment la vision à long terme de la Belgique dans le combat climatique. Au menu : nucléaire, protection de l’environnement, biodiversité ou encore accord du gouvernement. Peu de réponses précises à ces questions ont cependant été données.
Dans sa réponse générale, le Premier ministre fait à plusieurs reprises état de la séparation des compétences. "C’est un débat qui dépasse les limites de compétences du gouvernement fédéral. Certaines compétences évoquées dépendent des régions, d’autres de l’Europe" a-t-il précisé d’emblée.
Alors que le Green Deal européen prévoit une neutralité sur le plan climatique d’ici 2050, Alexander De Croo veut se montrer optimiste : "Nous sommes capables de le faire si on le fait avec plus d’innovations, plus d’investissements, plus de croissance économique. On le fera avec notre économie, les PME, les grandes industries. Si on perd le momentum, nous n’y arriverons pas", a-t-il expliqué devant l’hémicycle.
"Cela demandera des efforts. Aujourd’hui, la plupart de nos citoyens sont convaincus que le réchauffement climatique est une réalité en raison de l’activité humaine. La population est disposée à consentir ces efforts, même si elle sait que ça ne sera pas chose aisée" estime-t-il.
Reste que ces efforts doivent encore être parfaitement organisés pour réaliser les objectifs européens. Selon Alexander De Croo, notre pays possède les capacités requises pour y parvenir. Il soulève cependant un problème de coordination : "Comment éviter qu’un paquet de mesures n’entre en conflit avec d’autres paquets mesures, notamment régionales ? Comment organiser tout ça ? Ce débat-là, il faudra l’avoir", précise-t-il.
Alexander De Croo a qualifié d'"ensemble cohérent" le paquet de propositions européen "Fit for 55" (prévoyant une diminution de 55% des émissions carbone de l’Union européenne d’ici 2030). Par contre, la "Nature Restoration Law" (loi de restauration de la nature), sur lequel le Conseil environnement de l’UE doit se pencher le 20 juin, "mérite d’être examinée en détail". "Il me semble logique de voir comment éviter qu’un paquet de mesure entre en contradiction avec un autre mesure", a-t-il argumenté. De quoi donc expliquer sa demande de "pause environnementale"
Rien n’est donc gravé dans le marbre concernant les plans du gouvernement fédéral mais pour harmoniser au mieux les différentes mesures à prendre, le Premier ministre annonce qu’il va "poursuivre en écoutant les autres, en interpellant les autres pays pour voir comment ils vont organiser cela. Cela se fera aussi grâce notamment au contact avec les industries" explique-t-il.
Selon Alexander De Croo, de nombreuses questions subsistent, notamment sur l’application des mesures climatiques et leurs conséquences :"Pour bien faire, il faudra s’écouter, voir les problèmes qui se posent et voir comment trouver des solutions".
Dans sa réponse, le Premier ministre tente également de se montrer prudent face aux différentes réactions face à l’urgence climatique : "Certains disent 'on s’adaptera au réchauffement climatique', je ne suis pas d’accord. D’autres disent : 'il faut se montrer ambitieux, se fixer des objectifs et on verra par la suite comment faire', là aussi j’ai mes doutes. Il faudra que les entités fédérées s’écoutent."
Une harmonie sera donc nécessaire, mais Alexander De Croo garde confiance envers les capacités de notre pays à devenir précurseur dans le combat climatique : "Pour gagner ce combat pour le changement climatique, notre pays sera un précurseur, un leader grâce à notre industrie, nos PME et nos citoyens qui sont convaincus de la possibilité de le faire. On arrivera à réaliser cet accord et je m’en porte garant", a-t-il conclu.