Ce jour de deuil national s’ouvre avec plusieurs préoccupations à l’agenda. De la crise des sans-papiers en grève de la faim à l’impuissance des personnes frappées par les inondations, les dossiers pour les politiques sont nombreux.
A ce propos, Paul Magnette, au micro de Thomas Gadisseux, a exprimé sa compassion à l’égard des victimes. "Aujourd’hui, toute la Belgique est en deuil. La Wallonie est petite : tout le monde a de la famille ou des amis dans les communes sinistrées, comme à Pepinster, à Verviers, Rochefort ou Liège. Tout le monde est touché par ces dizaines de morts et de disparus ainsi que par l’inquiétude des familles qui ont tout perdu. Toute la Belgique est meurtrie dans sa chair", affirme le président du Parti socialiste.
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Et pourtant, malgré le chagrin, il faut se montrer à la hauteur et avancer, pour le président : "Aujourd’hui, être à la hauteur de la situation veut dire être en mesure de répondre à l’urgence et permettre à ces personnes de retrouver une vie le plus normale possible. Nous devons aider les autorités locales qui font un boulot extraordinaire, malgré la fatigue accumulée à cause de la crise sanitaire".
Bien que l’intention soit louable, il faut noter que le gouvernement wallon est, en ce sens, dans une forte difficulté financière. Avons-nous les reins assez solides pour supporter les citoyens ?
Faut-il un nouveau Plan Marshall ?
Selon Paul Magnette, oui. "Nous avons déjà connu des avancées : il suffit de regarder le travail effectué tout de suite avec les assurances ou encore le fait d’avoir débloqué les fonds de calamité ou les 125 millions pour les indépendants. Chaque jour, de nouvelles mesures sont prises pour aider au maximum les sinistrés. A côté de cela, le fédéral doit également faire son boulot. La ministre Karine Lalieux (PS) va déposer une demande d’aide pour les CPAS parce que, malheureusement, comme c’est souvent le cas lors des crises climatiques, ce sont les moins nantis qui subissent les plus gros dégâts. Aujourd’hui, ces personnes n’ont absolument plus rien et il faut les aides avec les banques alimentaires, la Croix Rouge et le CPAS".
L’exigence désormais incontournable de la reconstruction pose également la question de revoir le modèle de développement de la Wallonie. Face à la catastrophe qui a frappé le pays, de nombreuses personnes se demandent s’il ne faudrait pas modifier l’accord de gouvernement wallon, en le dotant d’un nouveau Plan Marshall. "Nous y avions déjà réfléchi suite à la crise sanitaire", explique le président du PS.
"Et nous continuons d’y réfléchir, même s’il faut reconnaître que l’accord de gouvernement va dans le bon sens, en remettant en question l’étalement urbain ou l’agriculture extensive, ou encore en promouvant le renforcement des transports publics". Et de reconnaître qu’il "faut faire encore plus".
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Le moment de la reconstruction sera également l’occasion de revenir sur les systèmes de gestion du risque dans notre pays. Le président du PS reconnaît, en effet, qu’à ce stade, celui "de l’urgence et du deuil", de nombreuses questions se posent par rapport à la gestion des barrages du pays ou de la prévention de risques. Autant de questions qu’il sera temps d’aborder par la suite, notamment avec une "enquête pour établir les faits et construire la culture du risque qui fait faille chez nous".
Viendra enfin le temps de la reconstruction, selon Paul Magnette, une occasion importante pour remettre en question nos modèles actuels et pourquoi "donner une nouvelle vie" à des communes sinistrées et déjà en difficulté avant cette catastrophe naturelle, comme Verviers, par exemple.