Le ministre-président wallon était l'invité de l'émission politique événement de cet automne, "L'Interview". Ce mercredi soir, en direct sur La Une, Paul Magnette n'a pas usé de la langue de bois, dans de nombreuses thématiques.
A propos de la dernière polémique concernant la crise des réfugiés, et cette volonté, exprimée hier sur l'antenne de Matin Première par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, de voir les demandeurs d'asile porter un badge d'identification, Paul Magnette a tenu à dénoncer cette demande de la N-VA. Pour le "Premier" wallon, Theo Francken doit faire l'inverse de ce qu'il voulait faire initialement: ouvrir des places pour les réfugiés, dans le cadre d'une crise "d'envergure européenne." Et si les demandeurs d'asile doivent porter un badge d'identification, "je le porterai aussi" a ainsi déclaré Paul Magnette sur le plateau de la RTBF. Réagissant aux images houleuses d'une réunion qui s'est tenue à Walcourt hier soir concernant l'arrivée prochaine de réfugiés, Paul Magnette a dit comprendre certaines réactions, qui ne "sont pas généralisées": "Qui parmi vous n'a jamais eu peur de l'inconnu?"
L'ancien président du parti socialiste s'étonne quelque peu du débat sur le droit de grève et la volonté de la N-VA et du MR de "défendre" le droit du travail : "ce droit est déjà inscrit dans la Constitution, c'est l'article 23." Selon Paul Magnette, la majorité en place au fédéral "veut profiter des débordements" de la semaine dernière pour affaiblir les droits des travailleurs. Selon le Wallon, il faut trouver un juste équilibre entre droit du travail et droit de grève. Aux syndicats "d'adapter leurs modes d'action" selon le socialiste.
Toujours à propos du fédéral, si Charles Michel a martelé son slogan "jobs, jobs, jobs", Paul Magnette signale "que c'est aussi le slogan des Wallons auquel le fédéral a rajouté 'taxe taxe taxe". A noter que nous n'avons pas trouvé de trace d'un discours tenu par un membre du gouvernement wallon où il était question de "jobs, jobs jobs" ou "emploi, emploi, emploi." Si au fédéral, Paul Magnette s'est occupé d'Energie, de Coopération au développement ou encore des entreprises publiques, s'il fallait départager Wallonie et Fédéral, "A choisir, je préfère être ministre-président que Premier ministre." Une déclaration guère éloignée de celle de Kris Peeters, peu avant le scrutin de 2014, qui estimait qu'aller au fédéral, pour lui, était un pas en arrière.
Concernant l'avenir de la fédération Wallonie-Bruxelles, le ministre-président wallon estime qu'il "n'est pas question de supprimer la fédération Wallonie-Bruxelles. Il n'est pas question d'une septième réforme de l'Etat".
Avec le MR, un divorce consommé
Il a, forcément, été question du cumul des mandats. Le bourgmestre empêché de Charleroi a été - très - surpris de constater que le site web de la plus grand ville wallonne n'était pas à jour.