Notre patrimoine regorge de trésors musicaux, un fonds patrimonial qui dépasse largement le cadre de la période belge institutionnelle. À l’occasion des 50 ans du label Musique en Wallonie, Xavier Falques nous parle d’un manuscrit du début du XVIe siècle, la Missa de septem doloribus à cinq voix de Pierre de la Rue.
Sur la jeunesse de Pierre de la Rue demeurent encore beaucoup de questions, mais nous sommes presque en état de pouvoir affirmer que le compositeur est natif de Tournai. Par contre, nous sommes certains qu’en 1492, il entre au service de la cour des Bourgogne-Habsbourg, cour qu’il servira jusqu’à la fin de sa carrière professionnelle, une stabilité qui est assez rare à l’époque pour être mentionnée. De la Rue, va donc successivement servir Maximilien de Habsbourg, l’époux de la défunte Marie de Bourgogne, Philipe le Bel, leur fils, Jeanne de Castille, dite la folle, épouse de Philippe le Bel et puis enfin leur enfant, Charles-Quint. Déjà âgé en 1516, moment où Charles-Quint rentre en fonction, de la Rue ne reste qu’une année au service du souverain avant de se retirer à Courtrai où il finira ses jours le 20 novembre 1518. Et même s’il n’a jamais été nommé compositeur de la cour de manière officielle, sa longévité et son importance dans le milieu musical de l’époque en sont une preuve officieuse.