Icône représentant un article video.

Cyclisme

Patrick Lefevere et le plan pour entourer Evenepoel : "Les agents me téléphonent pour me proposer des coureurs pour 2024"

Pour la première fois en 10 ans (!), la structure de Patrick Lefevere n’a pas terminé l’année en tant qu’équipe la plus victorieuse du peloton. L’équipe Quick Step – Alpha Vinyl s’est arrêtée à 47 victoires, une seule de moins que Jumbo-Visma et UAE Emirates (48). Le bilan reste néanmoins "fabuleux" pour le patron du Wolfpack, notamment grâce à une "année grand cru supérieur" de Remco Evenepoel.

Fier des performances des siens mais déjà focalisé sur la saison 2023 qui approche, Patrick Lefevere nous a reçus au QG de son équipe à Wevelgem.

"Grâce à Remco, on a le champion du monde pour la troisième année de suite dans notre équipe", sourit-il. "Pour la première fois de notre histoire, on gagne un Grand Tour. Ça faisait tellement de temps qu’on attendait ça. On ne peut pas se plaindre des années précédentes mais gagner un Grand Tour, pour une équipe qui a toujours été étiquetée comme une équipe de classiques, c’est vraiment bien", explique-t-il au moment de dresser un bilan de la saison écoulée.

Remco au Giro en 2023 : "Cela n’aurait pas été intelligent de ne pas écouter l’athlète"

Remco Evenepoel
Remco Evenepoel © Tous droits réservés

Devenu le phare, la superstar de ce collectif soudé, Remco Evenepoel concentre les attentions des médias mais également de sa propre équipe. Le point d’orgue de sa saison est prévu pour le mois de mai avec le Giro d’Italia. Un palier important par lequel Evenepoel et son entourage voulaient manifestement passer avant de s’attaquer au Tour de France, en 2024 ou plus tard.

Un projet auquel Patrick Lefevere n’a pas voulu s’opposer. "Cela n’aurait pas été très intelligent de notre part de ne pas écouter l’athlète. Quand on fait le sport à haut niveau, on ne peut pas pousser l’athlète vers une direction qu’il ne veut pas. Naturellement, ce sont des professionnels. Ils sont payés. Sur papier, nous sommes les patrons mais on se met à table et on discute, on pèse les 'pour' et les 'contre' et puis on décide.

En tant que Belges, on voulait naturellement le pousser pour qu’il roule le Tour de France. Terminer 4e du Tour, cela pourrait être quelque chose de fantastique mais les gens diraient tout de suite dire 'le Tour, c’est autre chose que la Vuelta'. On ne voulait pas manquer un palier dans son évolution. On s’est donc dit qu’on allait faire d’abord la Vuelta, ensuite le Giro et puis le Tour de France. Il faut y aller step by step"

"On n’a pas un fusil sur la tempe (pour être prêts) sur le Tour 2024"

Remco Evenepoel
Remco Evenepoel © Belga

Conforté par la victoire d’Evenepoel sur la Vuelta, Patrick Lefevere avait annoncé qu’il souhaitait bâtir une équipe performante autour de son leader pour l’aider à remporter les Grands Tours. Un projet qui prend forcément du temps. En vue de la saison 2023, l’équipe avait peu de marge de manœuvre pour opérer un changement radical (Jan Hirt est la seule nouvelle recrue qui peut supporter Evenepoel en montagne).

"Sur le futur très court, il n’y a pas de transformation (d’une équipe de classiques à une équipe de Grands Tours)", confirme le boss du Wolfpack. "Il y a encore des coureurs qui sont là et qui ont un contrat. On verra ensuite pour 2024 et plus tard. Remco est jeune, c’est un coureur qui va rouler minimum 6 fois le Tour de France. On n’est pas avec le fusil sur la tempe 'si ce n’est pas en 2024, ça ne sera jamais'."

Conscients des besoins de l’équipe Soudal – Quick Step, les prétendants commencent à se bousculer au portillon. "Officiellement, on ne peut discuter qu’à partir du mois d’août mais naturellement les agents me téléphonent déjà maintenant. On est en décembre 2022 et ça discute de contrats 2024. Tout le monde lit la presse et sait que je veux épauler Remco sur les Grands Tours. Il y a des gens qui veulent venir mais on fait naturellement monter les prix. C’est à moi comme manager de trouver l’équilibre entre ce que quelqu’un vaut et ce qu’il demande, en évitant de faire des erreurs."

"Le jour où je meurs, il ne sera pas écrit sur ma tombe 'il n’a pas gagné le Tour de France' "

Patrick Lefevere
Patrick Lefevere © Tous droits réservés

Gagner le Tour de France, Remco Evenepoel en a parlé comme son "rêve ultime". Un rêve que Patrick Lefevere veut l’aider à attendre. Sans pour autant tomber dans l’obsession pour lui qui n’a pas (encore) remporté la Grande Boucle en tant que manager.

"Le jour où je meurs, sur ma tombe, il ne sera pas écrit ‘il n’a pas gagné le Tour de France’. Je ne vais pas considérer ma carrière comme un échec si on ne gagnera pas le Tour. Je regarderai ce que j’aurai gagné. Je pense que beaucoup de gens ne m’arrivent pas à la cheville en termes de victoires, en qualité et en quantité."

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous