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Passer l’hiver puis reconstruire : le monde au chevet de l’Ukraine ce mardi à Paris

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Deux conférences pour l’Ukraine ont lieu aujourd’hui à Paris en France pour soutenir l’Ukraine et l’aider à passer l’hiver. L’une est destinée à l’aide humanitaire et l’autre se penche sur la reconstruction du pays.

Mais avant de se pencher sur ces conférences dans le détail, faisons d’abord le point sur les besoins de l’Ukraine en matière humanitaire et sur ce qui a déjà été fait.

Un tel succès dans un appel aux dons, c’est quasi sans précédent

Les chiffres sont astronomiques : fin août, l’ONU avait évalué les besoins en aide humanitaire en Ukraine à plus de quatre milliards d’euros. L’ONU a donc fait un appel aux donateurs, et a déjà pu recueillir plus de trois milliards d’euros, soit 75% du montant. Un tel succès dans un appel aux dons, c’est quasi sans précédent.

Et très concrètement, sur le terrain, un milliard d’euros a déjà été transféré en Ukraine pour aider des millions de personnes.

Une aide humanitaire pour qui et pourquoi ?

Quatorze millions de personnes ont été déplacées à cause de cette guerre : près de huit millions dans d’autres pays européens et six millions et demi à l’intérieur de l’Ukraine.

Mais le problème, avec l’hiver qui s’installe, les températures qui pourraient descendre à moins 20ºC ou plus bas encore, et les attaques russes contre les infrastructures énergétiques, de nombreux Ukrainiens sont privés de chauffage, d’électricité ou d’eau. Un plus grand nombre de personnes pourraient encore fuir et être déplacées.

L’Ukraine va donc avoir besoin de plus d’aide encore. Elle en a besoin déjà maintenant. Et c’est pour ça que la France lance un vaste programme d’aide, en collaboration avec l’Ukraine.

Une conférence pour l’aide urgente

Ce ne sont pas les premières conférences dans le genre depuis le début de la guerre. D’autres ont eu lieu avant : à Lugano en Suisse, mais également à Varsovie et à Berlin.

Là, maintenant, tout de suite.

L’objectif en France ce mardi est d’apporter une aide en tenant compte des dégâts causés par la stratégie russe de frappes des infrastructures énergétiques, avec des personnalités et institutions importantes autour de la table, parmi lesquelles Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu, le président Zelensky - à distance -, le FMI et la Banque mondiale.

Cette première conférence concerne l’aide urgente : là, maintenant, de quoi ont besoin les Ukrainiens ? Une quarantaine de pays seront présents, dont la Belgique. L’objectif est d’apporter une aide, matérielle ou financière, rapidement, avant la mi-mars.

Alors une chose est de se demander de quoi ont besoin les Ukrainiens, une autre, est d’apporter vraiment une aide efficace.

Et ce qui manque encore visiblement, c’est une coordination internationale rapide qui permettra à la fois d’identifier les besoins des Ukrainiens et de les lier à l’aide internationale.

La Belgique présente à Paris

La ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib est à Paris ce mardi pour participer à ces conférences.

Selon les affaires étrangères, la Belgique a libéré 60 millions d’euros d’aide humanitaire au bénéfice de l’Ukraine. Notre pays œuvre surtout dans le domaine hospitalier, avec une attention particulière pour les enfants. La Belgique travaille aussi avec les Ukrainiens sur les infrastructures de base comme le chauffage et l’eau.

Une seconde conférence, pour reconstruire

La seconde conférence de Paris concerne le moyen terme et le long terme avec cette question : comment reconstruire l’Ukraine ?

La France se positionne clairement : 500 entreprises françaises seront présentes pour investir dans le pays.

Mais ce qui est également intéressant, quand on parle de reconstruction, c’est d’analyser deux volets :

Quelles sont les entreprises qui investissent et pour en retirer quoi ? Le fameux WHAT’S IN IT FOR ME, qu’est-ce qu’il y a d’intéressant pour moi là-dedans ? C'est la question que doivent se poser toutes les entreprises. On verra ce qu’il en est pendant et après la conférence dans les mois qui suivront.

La deuxième chose à observer, c’est : comment va-t-on reconstruire ? L’objectif affiché est de reconstruire une nouvelle Ukraine. Le principe du "BUILT BACK BETTER". Reconstruire mieux, et ici en l’occurrence, en alliant les enjeux économiques et écologiques. Avec plusieurs volets : infrastructures, santé, énergies, agroalimentaire, les technologies et bien sûr le numérique.

L’emploi, les conditions de travail, le droit social : des enjeux malgré la guerre

Ce qu’il va vraiment falloir tenir à l’œil, c’est l’aspect social. Les syndicats en Ukraine critiquent déjà un programme de réforme du gouvernement, un programme qui va vers des privatisations, vers des pertes de droits des travailleurs et une plus grande flexibilité du travail.

Et ce qu’il faut savoir, c’est qu’en Ukraine aujourd’hui, de nombreux travailleurs, ceux qui ont pu garder leur emploi, ces travailleurs doivent déjà être très flexibles, économie de guerre oblige.

A voir si ces nouvelles pratiques perdureront après la guerre.

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