Chère Marlène Schiappa,
(Rires) Telle a été ma réaction, un peu primaire je vous l’accorde, en apprenant le 1er avril que vous faisiez la Une du magazine Playboy édition française, ce n’était pas une fake news ni une pure fabrication estampillée Intelligence Artificielle, avec des mains à 6 ou 7 doigts, ce n’était pas non plus un poisson, non, c’était bien le coup du lapin, à l’image du logo du journal américain fondé à Chicago il y a 70 ans par Hugh Hefner, mort depuis, ayant passé sa vie dans son manoir Playboy à Los Angeles, lieu d’orgies sexuelles avec femmes jeunes, nues, droguées et abusées.
Des photos de vous pour Playboy, madame la secrétaire d’Etat, ont commencé à filtrer durant la semaine, le charme aussi connait ses fuites, vous n’étiez même pas nue, Marlène, (je me permets hein, ça crée des liens) mais drapée dans des tenues prétendument sexy avec décliné bleu blanc rouge, drapeau compris, style Marlène/Marianne, c’est vrai, vous êtes quand même ministre de la République, un peu de tenue ! Un peu d’audace aussi, ohlala, communication, disruption, le rédacteur en chef et éditeur du Playboy France l’assurait : son trimestriel (15 euros quand même) était devenu un magazine intello ; un revirement apparemment très récent car la Une du numéro d’avant, j’ai vérifié, présentait une pin-up bien à poil alanguie dans un fauteuil style Emmanuelle, le féminisme dans tous ses états.
M’enfin bon, on nous promettait en sus une interview de vous longue de 12 pages, de quoi développer vos arguments, défendre le droit des femmes à disposer de leur corps, partout et tout le temps, c’est vrai, c’est important l’entrisme comme dirait Frédéric Beigbeder, malhonnêtes tous ceux qui n’ont retenu de vos propos que cette punchline : "On ne va pas se priver des plans à 3".
Franchement, Marlène Schiappa, que des jaloux/jalouses voire des peines à jouir, tous ceux qui vous sont tombés dessus, personne pour reconnaitre la cohérence qui vous anime : en effet, parmi les 36 livres que vous avez commis, dont 10 depuis votre entrée au gouvernement, (il suffit d’une bonne organisation apparemment), ces quelques opus érotiques sous le pseudo Marie Minelli, avec des titres aussi évocateurs que : Les filles bien n’avalent pas ou La fabuleuse histoire de la levrette (véridique).
Autre argument : comment auriez-vous pu deviner au moment où vous avez accepté la proposition de Playboy France il y a 3 mois, après le refus de Roselyne Bachelot, qu’Emmanuel Macron allait donner une interview à Pif Gadget tout en refusant de recevoir les syndicats opposés à la réforme des retraites ?
Décidément, vous aviez le dos large, et quand je dis le dos, c’est un peu incomplet, tous les commentaires perfides sur Internet ne vous ont pas échappé Marlène, le photographe de Playboy ayant un peu abusé de Photoshop en gommant quelques centimètres de votre cul et de vos hanches sur les photos éditées.
Mais c’est sans doute la réaction de celle qui vous a succédé au secrétariat d’Etat à l’égalité Femmes/ Hommes qui vous a le plus ulcéré : "Défendre les droits des femmes dans Playboy revient à lutter contre l’antisémitisme en accordant un entretien à l’hebdo d’extrême droite révisionniste Rivarol", a-t- elle lancé. Et là, vous avez pensé : "Qui me parle, qui connait son nom, qui sait qu’elle s’appelle Isabelle Rome, hein ?" Chère Marlène Schiappa, je sens bien que si ça continue comme ça, vous allez tout plaquer pour réaliser votre rêve : créer une agence de com à New York. C’est là-bas d’ailleurs que vous avez rencontré votre nouveau mec, je le sais, parce que vous avez tenu à le faire savoir dans Paris Match.
Ah, en parlant de Playboy, j’oubliais, le magazine a fini par sortir en kiosque. Et vous n’êtes pas seule à vous y exprimer (j’parle pas des filles à oilpé, hein), non je parle des interviews de Gilbert Collard, passé de Marine Le Pen à Zemmour, de l’écrivain sans limite Marc Edouard Nabe, ou de la carte blanche mais alors bien blanche d’Ivan Rioufol, celui qui parvient même à choquer ses partenaires de plateau sur CNEWS.
Saviez-vous ça, chère Marlène Schiappa, avec vos photos érotico-cheap, vous avez attiré l’attention sur une parution sexiste et d’extrême-droite.
Mais bon, on a beaucoup parlé de vous et ça... Allez, bonjour chez vous.
Pascale Clark