Depuis son élaboration, le vaccin de la firme anglo-suédoise AstraZeneca mis au point par des chercheurs de l’université d’Oxford accumule déboires et critiques. Après des cas de thrombose et d’embolies survenus au Danemark et en Autriche, certains pays ont récemment suspendu l’injection du vaccin. Doit-on se méfier de ce vaccin, toujours autorisé en Belgique ?
Sur le plateau du JT de la RTBF, Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral pour la lutte contre le Covid-19, éclaircit la situation.
Si j’étais provocant je dirais que ce vaccin protège contre l’embolie
Yves Van Laethem précise que dans les cas suspects survenus au Danemark et en Autriche, "c’était le même lot de vaccins qui était impliqué. Par précaution, ces deux pays ont préféré suspendre pour 15 jours la vaccination. Ensuite, d’autres pays ayant reçu le même lot ont décidé de suivre".
A lire aussi : Les call center "vaccination" reçoivent beaucoup questions, notamment à propos du vaccin AstraZeneca
Par ailleurs, il tient à relativiser l’ampleur de ce phénomène. "Pour l’instant, en date d’hier, nous avons 30 cas [de thrombose/embolie] dans l’Union européenne sur 5,5 millions de personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca. Ce que l’on sait, c’est que dans la population générale, les thromboses et embolies sont des causes majeures de problèmes vasculaires. Pour ce type de population, pour la même période, on s’attend à avoir 150 cas", explique Yves Van Laethem. Il conclut même en ironisant : "Si j’étais provocant je dirais que ce vaccin protège contre l’embolie.”
De son côté, l’OMS se montre également rassurante. L’organisation a encore déclaré ce vendredi qu’il n’y avait "pas de raison de ne pas utiliser" le vaccin contre le Covid d’AstraZeneca. Une porte-parole de l’OMS a souligné que les experts de cette organisation se penchaient sur les informations de la formation de caillots sanguins, mais a noté que pour le moment aucun lien de cause à effet n’avait été trouvé.
Principe de précaution
Mais n’y a-t-il tout de même pas un principe de précaution à respecter ? Selon Yves Van Laethem, “la compréhension et la manière d’agir avec le principe de précaution sont différentes dans certains pays." Il assure : "Ici, en Belgique, nous avons analysé la situation. Nous avons trouvé que le signal ne montrait absolument pas une accentuation du risque, comme le dit l’Agence européenne, comme le dit l’OMS. Et par ailleurs, que la protection inférée par le vaccin dépassait largement le risque potentiel. Qui est, je le répète, un point d’interrogation". En conséquence, ajoute-t-il, il n'y a "pas de raison actuellement de suspendre cette vaccination.”
A lire aussi : Revue de presse : AstraZeneca, le vaccin qui n’en finit pas de faire débat
Selon le porte-parole interfédéral, des premières analyses sont réalisées dans les jours qui viennent pour "comparer s’il y a un surcroît lié à certains vaccins par rapport à d’autres". D’autre part, ajoute-t-il "on attend encore des renseignements complémentaires concernant ce qu’il s’est passé pour ces patients. On manque encore des renseignements importants pour 30 à 40% d’entre eux. J’espère que dans le courant de la semaine prochaine, on aura une décision finale. "