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Pas de master en médecine à l’UMons : "C’est une fausse solution à un vrai problème", estime Valérie Glatigny

Pas de nouveau master en médecine à Mons (Valérie Glatigny - La Première 15/02/2023)

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Par Estelle De Houck sur base de l'Invité de Matin Première de Thomas Gadisseux via

C’est une affaire qui oppose Valérie Glatigny au recteur de l’Université de Mons : la ministre de l’enseignement supérieur a refusé l’habilitation qui permettrait à l’université de Mons d’installer un master en médecine. De son côté, Philippe Dubois, recteur de l’Umons, promet de ne pas lâcher l’affaire. Alors, une semaine après son "non", qu’en dit aujourd’hui Valérie Glatigny ?

"Je comprends la position du recteur qui souhaite développer son institution. Mais je ne suis pas ministre de l’enseignement supérieur pour le Hainaut, je suis ministre de l’enseignement supérieur pour toute la Fédération Wallonie-Bruxelles", rétorque Valérie Glatigny. "Il y a 57 habilitations, 55 qui vont être acceptées, dont le master en droit à Mons. Il n’y a donc rien contre Mons."

La ministre explique avoir suivi deux critères : "Est-ce que ce master va augmenter le nombre d’étudiants diplômés ? Non, puisque les filières de médecine sont contingentées – même si on a revu le quota à la hausse. Est-ce que ça va augmenter la qualité de l’encadrement au bénéfice de tous les étudiants ? Non, puisque c’est un coût qui va être répercuté sur les étudiants des autres filières et également des autres établissements."

Valérie Glatigny estime par ailleurs que l’installation d’un master coûterait bien plus que 400.000 euros. "Il y a derrière cela la demande d’un hôpital universitaire qui coûte 3 à 4 millions d’euros par an. Je rappelle aussi que 400.000 euros c’est dix prises en charge de jeunes en aide à la jeunesse, ce n’est pas rien."

La ministre de l’enseignement supérieur insiste également sur la crise économique que nous traversons actuellement. "Dans un contexte où les universités, et en particulier celles dont on parle, tirent la sonnette d’alarme à propos des factures d’énergie, ce n’est pas anodin. Si nous avions la garantie que nous pouvons diplômer davantage d’étudiants alors nous aurions une recommandation positive, mais ce n’est pas le cas."

A l’inverse, "dans le cas de la filière de droit, on peut augmenter le nombre de diplômés", rétorque la ministre. "Et par ailleurs le coût est beaucoup plus modique."

Quid des pénuries ?

La ministre évoque également la question des pénuries. Certes, elle reconnaît qu’il existe des poches de pénurie dans le Hainaut. "Mais il n’y a pas de lien étroit entre l’endroit où l’on effectue le master et l’endroit où l’on va travailler après", justifie Valérie Glatigny. "Il y a bien sûr des poches de pénurie mais cela se règle en développant des incitants pour que des jeunes médecins puissent rester dans des zones en pénurie. Par exemple un loyer modique pour une maison qui regroupe plusieurs jeunes généralistes qui vont pouvoir avoir des gardes alternées, par exemple."

"Le master en médecine est une fausse solution à un vrai problème", lance la ministre.

Face à la polémique, Valérie Glatigny se défend : "Il n’y a aucune indication qui permet de dire que nous nous en prenons particulièrement au Hainaut. Je viens de dire que j’avais mis une recommandation positive pour le master en droit. Je remarque qu’il y a également la province de Namur qui est concernée et qui en effet n’a pas la même analyse. Simplement je pense que l’on ne peut plus se permettre, dans le contexte budgétaire de la FWB, d’utiliser de l’argent public pour une politique qui ne va pas augmenter le nombre d’étudiants diplômés."

"Je rappelle que dans la situation budgétaire dans laquelle nous sommes nous devons pouvoir justifier sur base de critères ce que nous faisons. C’est une question de bonne gestion des deniers publics", conclut la ministre.

Pas de master en médecine à Mons : le reportage au JT ce 15 février 2023

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