Comme c'était déjà le cas en octobre, des représentants des États membres de l'UE ne sont pas parvenus mardi à une majorité qualifiée sur une prolongation temporaire de l'autorisation du glyphosate en Europe.
L'autorisation de ce produit expire normalement le 15 décembre prochain. Ce sera désormais à la Commission européenne de trancher.
Initialement, l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, devait rendre bien à temps son avis sur l'évaluation de risque de cet herbicide utilisé dans l'agriculture et les jardins. Mais l'instance européenne avait prévenu au printemps dernier qu'il lui faudrait finalement bien plus de temps pour se positionner au sujet de ce produit controversé, au vu du grand nombre de réactions qui lui sont parvenues.
L'EFSA ne prévoit de rendre son rapport qu'en juillet 2023 au plus tôt. La Commission a donc proposé, dans l'attente de cette évaluation, de prolonger provisoirement pour un an l'autorisation européenne du glyphosate. Elle a soumis cette proposition en octobre aux représentants des États membres au sein de son "comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux", mais, si une majorité de pays était pour, ils ont manqué de peu la majorité qualifiée nécessaire (55% des pays représentant 65% de la population de l'UE).
Le même scénario s'est répété mardi en procédure d'appel, ce qui renvoie à la Commission le devoir de prendre une décision. Le glyphosate, interdit d'utilisation par les non-professionnels en Belgique, fait l'objet de vifs débats sur ses dangers pour la santé. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le considère comme "probablement cancérogène", mais il n'est pas suivi dans cette logique par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), par exemple.