Mais la colère gronde aussi au sein de sa majorité. S'il a jusqu'à présent échappé à un vote de défiance, qui peut être déclenché à la demande de 54 (sur 359) députés de son camp, Boris Johnson reste en position très délicate.
Un rapport accablant pourrait permettre d'atteindre rapidement ce seuil et déclencher, potentiellement dès la semaine prochaine, une course à la tête du Parti conservateur, dont le chef devient de facto le chef du gouvernement.
Entretemps, les soutiens de Boris Johnson au sein du gouvernement tentent de refroidir les ardeurs des députés rebelles.
Certains ont ainsi brandi le spectre d'élections générales anticipées en cas de désignation d'un nouveau chef, à un moment où l'opposition travailliste jouit d'une rare et confortable avance sur les tories en termes d'intentions de vote.
Renforçant l'incertitude sur son sort, il n'est pas exclu non plus que Boris Johnson, fort de son habitude de se sortir des situations les plus inextricables, survive à un tel vote de défiance. Il ne pourrait alors plus être délogé pendant un an.
A l'inverse, un document expurgé des événements les plus compromettants dans le radar de la police permettrait au leader conservateur de sauver la face, du moins temporairement.
Keir Starmer, le chef du parti travailliste, a demandé que le rapport soit publié "dans son intégralité", soulignant jeudi que les Britanniques méritent la "vérité" après les "énormes sacrifices" consentis durant la pandémie.
Selon le tabloïd Daily Mail, alors que les rencontres entre Boris Johnson et des élus se multiplient en coulisses, des députés auraient aussi conditionné leur soutien à un abandon de la hausse annoncée des cotisations sociales, en pleine inflation qui rogne le pouvoir d'achat des Britanniques. Downing Street l'a exclu jeudi.
Se prévalant déjà d'avoir réalisé le Brexit ou d'avoir réussi la campagne de vaccination contre le Covid, Boris Johnson a assuré jeudi vouloir "poursuivre le travail du gouvernement". Il avait dit la veille vouloir se concentrer sur la reprise économique ou encore la crise en Ukraine.
Une autre affaire
Mais outre les fêtes, une autre affaire vient nourrir les interrogations sur sa sincérité.
Après que des emails des Affaires étrangères ont dévoilés dans le cadre d'une commission parlementaire, il est accusé d'avoir menti en assurant ne pas être intervenu dans l'évacuation controversée en août, de Kaboul tombée aux mains des talibans, de chiens et chats d'un refuge tenu par un ex-militaire britannique. "Du flan total", a rétorqué Boris Johnson.