Stress, dépression, insomnie : la santé mentale des étudiants s’est détériorée, à cause de la pandémie.
Aujourd’hui, une étude conjointe de l’UClouvain et de l’ULB quantifie et objective ce mal-être. L’enquête révèle notamment qu’un étudiant sur trois présentait des symptômes d’anxiété sévères. La pandémie a également plongé 4 étudiants sur 10 dans la dépression. Une dépression sévère même, pour pratiquement 18% des sondés ! Plus d’un tiers des répondants a eu des insomnies modérées à sévères.
"De manière générale, l’étude indique que deux tiers des étudiants (sondés) sont en détresse, d’une manière ou d’une autre. Ce sont des chiffres qui interpellent", souligne Céline Douilliez, Professeure de psychologie à l’UCLouvain.
Peu de demandes d’aide psychologique
Plus surprenant : seuls 29% des étudiants ont cherché de l’aide auprès d’un professionnel de la santé. "Ce n’est pas beaucoup !", poursuit Céline Douilliez. "Parmi les obstacles fréquemment cités par les personnes interrogées : le manque de temps, le manque de ressources financières ou le fait de ne pas bien savoir à qui s’adresser. Certains étudiants s’imaginent qu’ils devront automatiquement suivre une thérapie. D’autres ont une vision trop restreinte des soutiens possibles ; Ou ont peur d’être stigmatisés en allant frapper à la porte d’un cabinet psychologique".
C’est aussi l’avis de l’AGL, l’Assemblée Générale des étudiants de Louvain. "Quand on est dans un état psychologique assez grave, on a peur du regard des autres, si l’on dit qu’on a besoin d’un(e) psychologue", explique Eva Pigeon, coprésidente de l’AGL. "Je pense qu’on devrait rendre moins tabou ce genre de problème. L’université a pris des mesures d’aide aux étudiants en souffrance. Elle a par exemple proposé le projet Sentinelle, pour former certains étudiants à la détection et au soutien des collègues en difficulté. C’est bien, mais il faut sans doute aller plus loin et trouver des solutions structurelles".
Mesures de soutien
L’UCLouvain et l’ULB ont déjà mis en place des mesures de soutien. A l’avenir, les universités renforceront l’information et l’encadrement des étudiants en difficulté, tant sur le plan académique que psychologique.
Plus de 3100 questionnaires ont été complétés et validés pour cette étude menée d’avril à juin 2021. Les résultats de l’enquête seront approfondis, afin de mieux cerner les déterminants du mal-être estudiantin engendré par la pandémie.