Paola Stévenne nous livre, en trois épisodes, le témoignage bouleversant d'un père qui a vu son fils partir, puis mourir en djihadiste en Syrie.
En 2004, Paola Stévenne, cinéaste, rencontre des adolescents, à Bruxelles. Ils ont entre treize et dix-sept ans. Ils font de la musique. Elle filme leur processus de création. Bboys/Fly Girl, le film né de cette rencontre, nous donne à voir une génération.
Des jeunes femmes fortes, intelligentes, franches, vives, aguerries, en dialogue avec des garçons capables de se remettre en question, de fragilité et de beaucoup d’humour. Paola Stévenne les filme dans l’espace qui est le leur, alors. Une zone dont ils nous font découvrir les richesses et les limites.
Plus que tout autre chose, Bboys/Fly Girl est un film sur le monde commun, l’amitié et la puissance du dialogue. Ce parler ensemble qui permet d’humaniser les choses qui nous arrivent et nous entourent, l’autre, soi.
Mais, une dizaine d’années plus tard, en 2015, elle apprend la mort d’un de ces jeunes, Sean.
Sean a fait partie de la première vague de djihadistes. Il est mort en Syrie au début de la guerre. Le jour où elle apprend sa mort, Paola Stévenne promet à son père de partager l’image qu’elle a conservée de son fils. Une promesse qui ne délivre pas des questions et des blessures encore vives causées par Daesh mais qui ouvre un espace pour le dialogue.
Mais comment parler de Sean et de son départ ? Que dire? Que taire ? Comment faire pour ne pas rouvrir les blessures, la colère ? Ce père nous parle du départ et de la mort de ce fils, dans un récit sans complaisances qui nous permet d’élargir notre regard.