Ce mercredi 2 septembre s’est ouvert un procès hors-norme à Paris, celui des attentats de Charlie Hebdo, de l’attaque de Montrouge et de l’Hyper cacher en janvier 2015. C’est donc tout naturellement que la RTBF en a fait l’écho sur ses antennes radio, dans ses journaux télévisés et sur le web. Sujets, directs, les envoyés spéciaux de la RTBF étaient "au taquet". Peut-être un peu trop ?
Si certains d’entre vous n’ont pas relevé la présence de notre rédaction à ce procès, vous êtes quelques-uns à nous avoir interpellés. La ville de Paris est en effet une zone rouge. "Les voyages ne sont donc pas possibles ou pas autorisés", écrivent les Affaires étrangères sur leur site internet. Sauf pour des déplacements essentiels.
Mais était-ce essentiel ? Oui, selon la rédaction, nous y reviendrons plus loin. Oui aussi, selon le ministère des Affaires Etrangères contacté par la rédaction de la RTBF. "Les Affaires Etrangères nous ont autorisés à y aller. L’obligation de quarantaine était levée pour les équipes qui se rendaient sur place", raconte Laurence Brecx, responsable de la rédaction Belgique. Mais la prudence était de mise : " En contrepartie, il y avait une obligation morale de toute l’équipe de faire attention à leur retour. "
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Notons que la région bruxelloise est également considérée comme une zone rouge par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. "Si Bruxelles avait été exempte de Covid19 et Paris extrêmement infecté, on aurait pris d’autres décisions", nuance Laurence Brecx. Mais il n’y avait pas plus de dangers là-bas que chez nous. "On s’en était assurés auprès de scientifiques", poursuit-elle. "On n’a jamais mangé avec d’autres. On n’a pas pris les transports en commun, surenchérit Mélanie Joris, collègue journaliste envoyée sur place. J’ai pris moins de risques qu’à Bruxelles quand je prends les transports en commun."
J’ai pris moins de risques qu’à Bruxelles quand je prends les transports en commun
À Paris, les mesures sont celles que l’on connaît désormais bien dans la vie quotidienne comme en reportage : gel hydroalcoolique, masques, distance physique étaient obligatoires dans les locaux du Palais de justice. Mais comme vous l’avez peut-être remarqué sur nos antennes, pendant les interviews, les journalistes, caméramen (-women) s’agglutinaient les uns aux autres. La distance n’était donc pas toujours en mesure d'être respectée, mais les journalistes sur place confirment que tout le monde avait un masque. L’équipe de la RTBF avait pris encore d’autres dispositions, notamment la réservation d’une salle particulière dans un restaurant "pour éviter d’aller manger dans des établissements avec trop de monde", raconte Laurent Van de Berg, l’un des autres collègues envoyés sur place.