Un canal de dérivation pour désengorger le plus grand lac d’eau douce du Pakistan a été percé et les villages alentour ont dû être évacués, de nouvelles fortes pluies lundi accroissant le désarroi des millions de personnes affectées par les pires inondations de l’histoire de leur pays.
Un tiers du Pakistan – une zone de la taille du Royaume-Uni – est sous les eaux, après plusieurs mois de pluies de mousson record, qui ont fait 1300 morts et détruit habitations, commerces, routes et ponts.
Le gouvernement a fixé à au moins 10 milliards de dollars la facture pour un pays déjà en proie à une grave crise économique, tandis que des centaines de milliers de personnes sont sans abri à la fin de la mousson et avec l’hiver qui pointe à l’horizon.
"Il n’y a aucun endroit pour prendre une douche ou aller aux toilettes", constate Zebunnisa Bibi, abritée avec environ 500 personnes ayant fui leurs villages inondés dans un camp près de Fazilpur, dans la province du Pendjab.
De tels camps, pourvus de tentes, sont apparus un peu partout dans le sud et l’ouest du Pakistan, où il ne reste quasiment aucun lieu au sec où drainer l’eau.
Il n’y a aucun endroit pour prendre une douche ou aller aux toilettes
Dans la province du Sind (sud), les ingénieurs ont dû creuser un canal de dérivation pour drainer l’eau du lac Manchar, sur le point de déborder et qui menaçait les villes de Sehwan et de Bhan Saeedabad, dont la population combinée approche le demi-million d’âmes.
Des milliers de personnes ont dû être évacuées des habitations inondées sur le pourtour du nouveau canal.
Le flot d’eau a été détourné, mais la menace est loin d’avoir disparu