Comment utiliser l’argent européen de la Politique agricole commune (PAC) pour accélérer la transition écologique dans le domaine de l’agriculture ? Et sans appauvrir agriculteurs ? Cette double question était au cœur ces dernières semaines des négociations au sein du gouvernement wallon. L’enjeu était important : près 1,9 milliard d’euros à partager entre 14.800 agriculteurs wallons au cours des années 2023 à 2027. Présentée ce lundi matin, cette "PAC wallonne" semble aujourd’hui avoir abouti à un équilibre qui satisfait les agriculteurs et les partis de gouvernements.
"On peut dire qu’on est rassurés et qu’on a été entendus", lâche Laurent Gomand, agriculteur en Hesbaye namuroise qui avait participé aux manifestations d’agriculteurs ces dernières semaines. "On avait de très grosses inquiétudes avec ce qui était annoncé et voulu par certains partis et aujourd’hui, on peut afficher une certaine satisfaction", dit celui qui élève 250 bovins le long de l’E411 à Eghezée.
L’inquiétude, c’était la conditionnalité des revenus aux mesures environnementales. En clair : quels efforts environnementaux les agriculteurs devraient-ils faire pour continuer à obtenir ces subsides européens de la PAC ?
L’Union européenne exigeait qu’au moins 25% de l’enveloppe d’aide, ce qu’on appelle le premier pilier, soient des "éco-régimes". Ces éco-régimes sont ces subsides octroyés si les agriculteurs atteignent les objectifs environnementaux. "Tout le monde sera concerné par cette enveloppe, affirme Laurent Gomand. Et ceux qui refuseront de faire des efforts n’auront pas ces subventions". Au moins 25% d’éco-régimes donc, la Wallonie a choisi 26% d’éco-régimes pour 49,8% de paiements et 21,3% d’aides couplées.