Belgique

Ouverture du "procès bis" des attentats de Paris : 14 complices présumés sur le banc des accusés

Par Candice Bussoli

On l’appelle "Paris Bis". Ce mercredi 19 avril débute le volet belge des attentats de Paris du 15 novembre 2015. En quelques chiffres : 13 audiences sont prévues en avril et en mai. 14 personnes sont prévenues dans cette affaire. Toutes sont soupçonnées d’avoir facilité la mise en œuvre du projet terroriste qui a fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Retour sur la première audience.

L’ancien siège de l’OTAN, un décor surprenant

14 heures, la première audience s’ouvre. Sous haute sécurité, elle a lieu dans le nouveau bâtiment de justice "Justitia", avenue du Bourget à Haren, aménagé sur l’ancien site de l’OTAN. Un endroit qui peut sembler surprenant. "C’est un procès à connotation terroriste avec des enjeux liés aux attentats parisien. Un aspect sécuritaire très important est donc nécessaire", déclare Olivier Mallinus, porte-parole du tribunal de première instance de Bruxelles.

À Paris ce sont des personnes radicalisées qui ont participé à des attentats. Ici, ce sont plutôt les résidus du dossier.

Qui sont les prévenus au cœur de l’affaire ? Soutiens financiers ou logistiques, fournisseurs d’une planque ou d’un logement, "nous avons des gens dont la France n’a pas demandé l’extradition. Selon la position du parquet fédéral, chacun d’entre eux a des implications différentes. Reste à voir s’ils seront condamnés ou non pour cette supposée participation", développe Édouard Huysmans, avocat d'Ibrahim Abrini. "À Paris ce sont des personnes radicalisées qui ont participé à des attentats. Ici, ce sont plutôt les résidus du dossier. Les Français n’en veulent pas, c’est même plus du bis mais du terse ou du quater. Est-ce qu’on peut encore parler d’État islamique ?", s'interroge Yannick de Vlaemynck, avocat de deux des prévenus dans le dossier.

Rôle de second plan, voire de troisième plan, la grande question est de déterminer si les prévenus étaient au courant qu’ils participaient ou non aux activités d’un groupe terroriste. Pour Michel Bouchat, avocat d’un des accusés, "subtilité" est le mot d’ordre : "Apprécier le fait que quelqu’un savait qu’en posant tel acte, il participait ou non à l’activité d’un groupe terroriste. C’est très subtil".

Pour Sébastien Courtoy, avocat de Smaïl Farisi, le Parquet fédéral, qui a instruit le dossier, a ratissé beaucoup trop large : "Ils ont raclé les fonds de tiroirs et ils y ont été carrément avec les ongles. Pas de pardon pour les terroristes. Ça, on ne va pas même pas en discuter. Mais, sans parler de mon client, quand on commence à poursuivre des types qui ont un âge mental d’un enfant de onze ans comme le disent les experts, cela me met mal à l''aise"Son client est soupçonné d’avoir prêté son appartement à la cellule terroriste responsable des attentats à Paris et à Bruxelles.

Souvent perçus comme les petites mains du terrorisme, s’ils sont déclarés coupables, les prévenus risquent jusqu’à cinq ans de prison. Le procès dure jusqu’au 20 mai. Jugement au mois de juin.

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