Cinq points. Voilà ce qui sépare Anderlecht de la zone de relégation. En s’inclinant contre Zulte-Waregem mercredi soir, au terme d’un match à rebondissement dans un Lotto Park à huis clos, le club bruxellois a soudainement attrapé la peur du vide. L’idée d’une possible relégation, que les supporters se racontaient sous forme de boutade pour exorciser la peur, n’est plus si loin. La phrase "cela pourrait toujours être pire" du Président Wouter Vandenhaute, prononcée au moment du limogeage de Felice Mazzu, semble aujourd’hui bien plus prophétique que son "Anderlecht va revenir au sommet", martelé sur le plateau de La Tribune lundi.
Un manque affligeant de leadership sur le terrrain…
Face au Essevee, Anderlecht a pris une leçon de combativité, face à ce commando de sauvetage de Mbaye Leye. Un club qui a transféré juste pendant l’hiver en se trouvant des lieutenants parés pour cette mission : Ruud Vormer, le revanchard brugeois et Christian Brüls. A deux, ils comptent plus de 500 matchs en Pro League. Une expérience qu’aucun Anderlechtois sur la pelouse se pouvait targuer de compter au coup d’envoi et qui sera pourtant nécessaire au moment où le spectre d’une relégation fait son apparition. Qui sont les joueurs qui vont prendre leurs responsabilités dans ce marasme sans précédent ? Le capitaine Hendrik Van Crombrugge ? Relégué sur le banc. Fabio Silva ? Bientôt parti pour divergences de vue avec Brian Riemer. Yari Verschaeren ? Il démontre perpétuellement que le costume de numéro dix est trop large pour lui. Adrien Trébel ? Il détient l’expérience, mais encore faut-il avoir le feu après avoir été trimbalé à tous les étages du club pendant des années. Jan Vertonghen ? Le Diable doit parfois regretter d’avoir décroché son téléphone en fin de mercato d’été, depuis sa terrasse à Lisbonne. Il reste les jeunes, à qui on a appris à gagner et à être des beaux joueurs. Pas à s’arracher pour leur survie.
… et des inconnus à la barre
Le président a fait un pas de côté. En annonçant qu’il ne serait plus que "non exécutif", Wouter Vandenhaute espérait calmer les supporters. Dans les faits, cette opération de communication n’a dupé personne : il demeure actif en coulisse. Il envoie deux inconnus du grand public pour prendre les coups à sa place. Kenneth Bornauw, père de Sebastiaan, et Jesper Fredberg, arrivé au club il y a deux mois à peine, héritent de cette permacrise qui s’est emparée du Parc Astrid. Ils devront fixer le cap en compagnie de Brian Riemer, lui aussi héritier de ce bourbier et pourtant déjà au front. Les prochaines semaines seront déterminantes : Seraing et Ostende sont deux des trois prochains rendez-vous mauves en championnat. Deux clubs qui jouent également leur place parmi l’élite. Anderlecht devra désormais activer le mode survie. C’est la seule option qu’il lui reste.