Brabant wallon

Oubliées, les marches pour le climat ? L’UCLouvain sonde la sensibilité des jeunes de 2022 à l’urgence climatique

Les jeunes avaient notamment manifesté à Louvain-la-Neuve en 2019

© RTBF

Les marches des jeunes pour le climat, c’était en 2018-2019, bien avant que le Covid, la guerre en Ukraine et la crise économique n’arrivent à l’avant-plan des préoccupations des jeunes et de la société en général. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Les jeunes sont-ils toujours aussi préoccupés par l’impact du changement climatique sur leur futur ? Elisa, qui a participé aux deux marches de Louvain-la-Neuve, reste mobilisée : "J’essaie de contrôler mon impact écologique, de suivre les bons mouvements et ne pas fermer les yeux sur ce qui se passe", affirme la jeune fille. Son amie Isis, a marché elle aussi mais regrette que ça n’ait été qu’un effet de mode. "Alors que c’est maintenant qu’il faut agir, c’est que c’est de la responsabilité de tous, surtout des industriels et des dirigeants", ajoute-t-elle. Ce groupe de copines croisées dans les rues de Louvain-la-Neuve confie avoir peu pour leur avenir. "Je ne suis même pas sûre de vouloir faire naître des enfants dans ce monde", confie Elisa.

Toucher toutes les catégories de jeunes, même ceux qui n'ont pas manifesté

Mais tous ne sont pas aussi sensibilisés. Toutes les catégories de jeunes n’ont d’ailleurs pas participé aux marches pour le climat. C’est ceux-là aussi que l’enquête de l’UCLouvain menée en ce moment veut cibler. Elle vise les 14-25 ans, de toutes les catégories sociales. "La jeunesse est une jeunesse diverse, pour laquelle les réalités sont différentes et on essaie de comprendre comment cette diversité va impacter leurs représentations", explique Loup Ducol, assistant de recherche à l’institut de recherche langage et communication de l’UCLouvain. L’objectif de cette enquête, commandée et financée par le conseil fédéral du développement durable, est de trouver une manière de mieux les sensibiliser aux enjeux climatiques. Tous les messages actuels ne touchent pas forcément leurs cibles. "Parfois, il y a des chiffres, des faits, qui vont me choquer, m’interpeller, mais ça ne va pas forcément changer ma manière de voir les choses", reconnaît Emile, qui termine sa 5e secondaire. Loup Ducol confirme : "Les images d’ours polaires ou de catastrophes à l’autre bout du monde vont être contre-productives, vu qu’elles construisent l’image d’un réchauffement climatique lointain, inaccessible. Des études montrent que ce type de communication a plus tendance à déresponsabiliser", rappelle-t-il.

Des rencontres et des débats tout l'été

L’enquête questionne d’ailleurs également les jeunes sur leur manière de s’informer et dont ils perçoivent les messages des différents acteurs de la société, qu’ils soient journalistes, politiques, experts ou influenceurs. "On sait bien que tout le monde n’a pas les mêmes armes face à l’information", confirme le chercheur. Le questionnaire a été mis en ligne il y a un mois, mais pour toucher les publics les moins sensibilisés, l’équipe de chercheurs va se déplacer tout l’été pour aller à leur rencontre. "Ce seront des débats avec des jeunes qui ne sont pas forcément engagés, qui ont peut-être d’autres problèmes, mais qui ont malgré tout envie de débattre. On est persuadés que le changement climatique, ça concerne tout le monde", poursuit-il. Ces débats seront notamment organisés dans les maisons de jeunes, les AMO, les antennes du Forem… dans tout le pays. Les chercheurs espèrent recueillir les avis d'un millier de jeunes.

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